Le théologien N° 1, mis à jour le 9.8.2022
LE
THEOLOGIEN Nr. 1
remet en question les
fondements et les principes de la foi protestante luthérienne et divulgue
les théories et les comportements jusqu‘alors inconnus de Martin Luther.
LE THEOLOGIEN compare ce que Luther croyait et faisait à l'époque, avec ce que les gens croient et font dans l'église luthérienne aujourd'hui. Et, dans le cadre d'une conversation avec un journaliste, il pose la question:
Quels sont ceux qui suivent Martin Luther, et quels sont ceux qui suivent le
Christ?
Une chose
est claire:
Les institutions de l’église enseigne un Jésus falsifié.
Cela se confirme dans toutes les conceptions évangéliques concernant Jésus, de Luther jusqu’à nos jours. A titre d’exemple, il est prétendu que Jésus aurait enseigné que "la foi à elle seule suffit" et que cela conduit au "salut de l’âme". Mais le vrai Jésus a toujours parlé des actes justes, par exemple dans le fait de se tenir au dix commandements.
Jésus de Nazareth ne voulait aucune religion extérieure avec des prêtres, des sacrements, des cérémonies et des églises en pierre. Il disait: "Le royaume de Dieu est en vous".
La source principale de la conversation qui va suivre est issue du livre du fameux conseillé ecclésiastique et "chargé aux affaires des sectes" Dr. Wolfgang Behnk de Munich sur les écrits de Martin Luther De servo arbitrio Pro Gratia Dei ("Contre le libre arbitre – Pour la Grâce de Dieu"). L'ouvrage de ce réformateur conduit les lecteurs dans les véritables profondeurs du "Dieu des abîmes".
Le catholique Martin Luther a tout d'abord cherché à renouveler son église. Par la suite, il sommera l'Etat, et par la même son église, à poursuivre et à exécuter toutes les personnes qui, quelque soit leur groupe social, ne sont pas en accord avec son enseignement. |
Table des matières
SORTIR DE L'ÉGLISE LUTHÉRIENNE
Le journaliste: Que représente pour vous Luther?
Le théologien:
Pour un théologien protestant la connaissance de Martin Luther
fait en premier lieu partie des bases de sa formation scientifique.
A certaines occasions, comme par exemple lors de la soi-disante "année de
Luther" en 1996, celle du 450ème anniversaire du jour de son décès ou lors de la
présentation du film sur Luther en 2003, c'est un plus large public qui
s'intéresse spécifiquement à l'homme d'église. Malgré certaine critique, cet
homme, qui s'est fait un nom en tant que "réformateur" de l'église, fut marqué
par une image positive prédominante.
Déjà en tant qu'étudiant, je me trouvais sans cesse dans des situations dans
lesquelles la foi de Luther et la foi enseignée aujourd'hui dans les églises
contredit celle que Jésus enseignait et vivait lui-même. Je fut pris de grands
doutes sur la foi et voulu cesser mes études. Mais malgré cela, je décidai de
continuer, dans l'espoir de pouvoir suivre un chemin honnête en tant que
théologien et éventuellement plus tard en tant que pasteur. Je voulais dans tous
les cas aider à montrer les mensonges que j‘avais découvert et essayer à
apporter un changement à cela.
Quand finalement je devins pasteur, je m’efforçais de regarder le positif dans
la foi protestante et aussi de faire ressortir les aspects "chrétiens" de la
théorie luthérienne et de construire ainsi ma carrière professionnelle.
De cette manière, je croyais pouvoir être pasteur luthérien en toute bonne
conscience, car l'église aussi a fait de son centre le "salut dans le Christ"
selon sa propre conception (par exemple, selon La constitution des églises,
l'article fondamental).
Bien qu’à cette époque je compris beaucoup de choses du message de Jésus de Nazareth, je demeurais toutefois un égoïste qui ne s‘identifiait que peu avec les autres. Cependant je ressentais de plus en plus qu‘il était important de faire ce que Jésus voulait. Je fis ainsi une partie du chemin avec les personnes de l'église luthérienne, mais finalement, le fait de vouloir suivre Jésus de Nazareth m‘entraina à sortir de l'église. Car je pris de plus en plus conscience qu‘être "protestant luthérien" et être "chrétien" sont deux choses complètement différentes. Mais je voulais effectivement vivre comme un vrai chrétien et suivre sincèrement le Christ. Et c'est précisément pourquoi j'en subis les conséquences et voulu finalement quitter l'église luthérienne.
Aujourd'hui, je vis et travaille dans une communauté qui s'est mise pour but de
mener une vie d’après les dix commandements et le sermon sur la montagne de
Jésus de Nazareth.
Cette communauté est vivement combattue par l'église luthérienne qui, elle, est
liée à la foi enseignée par Luther.
C’est pourquoi je considère cet écrit comme une clarification dans laquelle nous
pourrons regarder sans ménagement ce que représente la foi de Luther elle-même
ou celle enseignée dans les églises protestantes.
EST-CE QUE LUTHER ETAIT UN CHRETIEN ?
Le journaliste: Vous prétendez qu'être"protestant luthérien" et être"chrétien" sont deux choses différentes. Luther n'était-il donc pas chrétien?
Le théologien:
Savoir si la théorie de Luther est véritablement chrétienne n‘est
possible que si nous la comparons avec la vie de Jésus de Nazareth, le Christ.
La plupart des gens, et même des croyants de confession protestante ne
connaissent que peu de choses de l’enseignement de Luther et aussi de sa vie. En
effet, aujourd'hui son antisémitisme ou antijudaïsme commence peu à peu à être
connu, de même que ses exhortations à tuer les paysans pendant la révolte
Paysanne (1525). Par contre, ce qui est beaucoup moins connu du "réformateur" ce
sont ses exhortations à exécuter, par exemple, toutes les personnes qui se
distançaient des églises institutionnelles, ou toutes les femmes suspectées
d‘être des "sorcières", ou tous les commerçants qui exigeaient soit-disant des
prix trop élevés.
Beaucoup aussi ne savent pas que ces pratiques émanent clairement de la foi de
Luther. On trouve, par exemple, les contenus essentiels de sa foi dans les
écrits apparues en 1525 de La volonté asservie (De servo arbitrio), que
Luther a rédigé à partir des échanges qu'il a eu avec l'érudit Erasmus de
Rotterdam.
En 1982, une thèse de doctorat fut rédiger à ce sujet portant le titre:
Contre la volonté libre pour la grâce de Dieu (Titre Latin original: Contra
Liberum Arbitrium Pro Gratia Dei; De l’école supérieure européenne des
écritures, bande XXIII / Bd. 188, Francfort en 1982). Wolfgang Behnk qui en
est l'auteur devint par la suite le conseiller protestant ecclésiastique de
Munich, chargé des affaires liées aux idéologies.
Dans sa thèse de doctorat, Behnk pénètre les arrière-plans et les abîmes de la
foi de Luther. A partir de cela, il utilisera, en tant que "chargé aux sectes",
un mot avec lequel il mènera plus tard les autres communautés dans le discrédit: le mot "dangereux".
Behnk entend par là que ce ne sont pas les autres tendances religieuses qui
sont "dangereuses", mais les confessions de foi de Luther elles-même (par
exemple, Contra Liberum Arbitrium Pro Gratia Dei; 340, 354); on comprendra
par la suite pourquoi.
Malgré le fait d'être dangereuse, l'expert de Luther Behnk explique cependant
cette thèse comme "finalement inévitable".
Le journaliste: Lorsque je pensais à Martin Luther, jusqu'à présent je voyais toujours un homme dans sa robe médiévale qui, dans une certaine mesure, semblait éveiller la confiance. Si on le résume en quelques mots, qu’est-ce que Luther a écrit et enseigné dans ses lettres sur la foi ?
L'ENSEIGNEMENT SUR LA PRÉDESTINATION
ET SUR LA VOLONTÉ ASSERVIE
Le théologien:
Il s’agit de la question sur le rapport entre l’homme et Dieu;
sur la nostalgie de l’homme à trouver son "salut"; sur le désir de
rencontrer Dieu.
Luther croit que Dieu provoque tout ce qui se passe dans le monde parce ce qu'Il
est tout-puissant. Il se demande, face à cette "efficacité de Dieu, seul",
si la personne elle-même peut avoir un libre arbitre. Luther en
viendra à nier cela.
En outre Luther se demande si Dieu qui sait tout, prédétermine tout se qui se
passe – le bon comme le mauvais. Luther affirmera cela et l'église nomme cela la
doctrine de la prédestination. Luther expliquera même que, dans ce
contexte, Dieu a prédéterminé certains hommes à la félicité éternelle et les
autres à la damnation éternelle. Ce qui revient à dire que pour le deuxième
groupe il n'y a, pendant toute sa vie, aucune chance de faire demi-tour de son
plein gré. Cela n'est simplement pas possible, car – d'après la thèse de Luther
– l'individu ne possède aucun libre arbitre.
Pour cette raison, la volonté humaine désignée comme "asservie" sera présentée
comme un "animal de monture" sur lequel Dieu ou le Satan s'assied.
Et les deux, Dieu et Satan, disposent de la personne, comme s'il s'agissait d'un
"esclave", l'un des deux, suivant les cas, s'asseyant sur la personne concerné
comme sur un "animal de monture", bien que le diable aussi soit lui aussi
utilisé par Dieu comme instrument. Selon l'enseignement de Luther, si une
personne fait du bien, ou si elle fait du mal, jamais celle-ci ne le fera de sa
propre volonté. Car tout ce qui arrive, que nous l'éprouvions comme bon ou
mauvais, c’est – d'après Luther – exclusivement l'action de Dieu dans le monde.
Voilà, en quelques mots, le résumé des contenus essentiels de l'écrit sur la
volonté asservie. Littéralement dans cet écrit on peut lire:
"De cette manière, la volonté humaine se situe entre les deux – in medio – telle
une monture, et si Dieu y est assis, elle veut et va là où Dieu veut, comme dans
le psaume qui dit: "Je suis devenu comme une bête de trait, et je suis toujours
avec toi" (Ps 73,22f.). Si c'est Satan qui y est assis, elle veut et va
là où Satan le veut. Et elle n'a pas le liberté de décision (in eius arbitrio )
d'une part d'aller vers le cavalier ou de le chercher, mais ce sont les
cavaliers eux-mêmes qui se disputent pour le saisir et le posséder." (WA 18, S. 635)
Luther nie donc le libre arbitre de l'homme, et à l'époque où il vivait, il réfuta à ses contemporains la liberté de foi. Ils avaient l'obligation d'être catholique ou, dès le 16ème siècle, protestant, lorsque, sous la menace de la peine de mort, le souverain de l'époque l'ordonnait.
Mais avec Jésus de Nazareth, qui nous apporta le Dieu aimant qui laisse à ses enfants la liberté absolue, cela n'a strictement rien de commun. Beaucoup s'efforcèrent d'accepter la foi dictée par les autorités parce qu'ils avaient peur pour leur vie. Et s'ils avaient de la peine à étouffer leur raison, Luther les renvoya aux "secrets" de Dieu, d’un Dieu qui non seulement se révèle, mais qui aussi se cache, dans soit-disant certains secrets. Là aussi, cela n'a plus aucun rapport avec ce que Jésus à enseigné.
DE LA "LIBERTÉ" DE NE RIEN DEVOIR FAIRE
Le journaliste: Vous parlez de la "volonté asservie". Mais, pourtant, Luther a aussi rédigé une écrit portant le titre De la liberté d'une personne chrétienne?
Le théologien:
C’est apparu en 1520, donc environ cinq ans avant son écrit sur
la "volonté asservie". "Liberté" cela sonne bien naturellement, car il s'agit là
d'une valeur éthique. Cependant, quel contenu a donné Luther au mot "liberté"
lorsqu'il écrivit cela?
Ce que l'on sait et connaît avant tout des confessions de foi de Luther, c’est
la thèse qui dit qu' aussi bien le" chrétien", que le "citoyen libre" ou le
"serviteur", "aucun" mais aussi "chacun" est "soumis". (Weimar édition des
écritures de Luther = WA; 7, 20 f.)
Cette "liberté", Luther ne l’entend ni comme une liberté politique extérieure ni
comme une liberté intérieure, comme celle du libre arbitre par exemple. Au
contraire, il considère la liberté uniquement en relation avec le salut de
l'âme, en prétendant qu'il n'y a rien à devoir faire pour son salut. Selon
Luther, seul le fait de croire au pardon de tous les péchés par le Christ suffit
pour le salut de l’âme. Quant à Jésus, Lui-même nous dit: reconnais tes péchés,
repens-toi, pardonne, répare et ne recommence plus. Donc voilà une foi active
qui n'a là non plus aucune relation avec la foi luthérienne passive.
Le journaliste: Mais pourquoi Luther a pu développer de tels enseignement? Y-a-t-il eu certaines raisons ou circonstances qui l'ont amené à cela?
Le théologien:
Luther critiquait d'abord le fait de tournoyer égoïstement autour
de son propre salut, ce qui, chez beaucoup, entraine une pression liée à la
performance de vouloir faire "de bonnes œuvres".
Lui-même avait fait des expériences à ce sujet, et il enseigna finalement "qu'un
chrétien en a assez de la foi" et qu'il est "en toute bonne conscience délié de
toutes lois et commandements".
Aussi Luther dit que cela ne signifiait pas "pour autant être oisif ou oser
faire du mal", et pour cela il s’appuie sur les bonnes "oeuvres" de Paul au
sujet des"premiers fruits de l'esprit". Il parle aussi que l'intention du
chrétien "pour toutes ses oeuvres", devrait être uniquement dans le but de
"servir les gens". Finalement, pour la nouvelle foi protestante, le nombre de
choses positives que l'individu pourrait faire ou s’abstenir de faire n'est pas
décisif. Ainsi Luther tient certes les "oeuvres" comme "commandements", mais il
les comprend aussi comme une conséquence liée à la foi qu’il enseigne et c'est,
en autre, dans ce sens qu'il donnera sa compréhension des 10 commandements.
Ce qui, dans tous les cas, est décisif pour Luther est: "que les œuvres ne
nécessite aucune piété et félicité".
Autrement dit: L’homme ne peut pas, soit-disant, trouver Dieu au travers de ses
actes. C’est cela qui importe à Luther.
Et c'est en cela aussi qu'il bloque la possibilité
définitive à quiconque de construire une relation simple et directe avec Dieu au
travers de ses propres expériences de la vie; ce qui lui aurait donné la
possibilité, par exemple, d'orienté celle-ci sur les principes du sermon sur la
montagne de Jésus de Nazareth. Et si Luther enseigne qu'il y a certes des
commandements mais que ce n'est pas obligatoire, alors on peut constater quelles
ont été les innombrables conséquences tragiques de cette affirmation. Cela ayant
pris une telle dimension, que des luthériens, qui se tenaient au propos de
Luther, ont affirmé: "Pèche vaillamment et croit encore plus vaillamment". Et ce
sont justement ces fidèles luthériens qui se comportèrent sans scrupule et qui
commirent des crimes effroyables.
Le journaliste: Si ce qu'enseigne Luther était vrai, à savoir que la foi correcte à elle-seule suffit, ou si un tel enseignement peut être considéré comme chrétien, alors pourquoi Jésus de Nazareth n’a jamais parlé de cela? Et aussi, comment se fait-il alors que les 10 commandements étaient jadis au centre de l’alliance conclue entre les Israélites et Dieu sur la montagne de Sinaï?
Le théologien:
Jésus n'a jamais dit que la foi correcte à elle-seule suffit,
parce qu'Il pensait tout autrement, de la même manière que Moīse et tous le
prophètes de Dieu de l'ancien testament pensaient autrement. Jésus a montré le
chemin vers Dieu dans le sermon sur la montagne en expliquant et en
approfondissant les commandements. Par exemple que personne
ne doit se "glorifier" en raison de ses "bonnes oeuvres". Et d'après Jésus, que
celui qui le fait et qui en reçoit les louanges a déjà reçu son salaire (cet
exemple se trouve dans Le sermon sur la montagne, Evangile de Matthieu; 6,
1-4) Luther et l'église luthérienne reprend
certes cela dans leurs enseignements. Par contre le reste ne s'accorde plus du
tout aux paroles du Christ. Ainsi Luther dit
: "... s'il [l’homme] n’a pas la
foi et n’est pas chrétien, toutes ses oeuvres ne peuvent être prises en
considération, car elles sont des péchés follement vaniteux et voués à la
damnation." (De la liberté d'une personne chrétienne, WA 7)
Les oeuvres, comme il est dit aussi dans la confession protestante, plaisent à
Dieu seulement dans la foi."
(La confession d'Augsbourg = CA XX)
Les "bonnes oeuvres sans la foi", ne plaisent pas à Dieu, et elles sont donc un
péché. Voilà qui montre encore une fois clairement que dans la doctrine
protestante seule cette forme de foi est valable …
Le journaliste: Et qu'en est-il de la vision catholique à ce sujet?
Le théologien:
Egalement dans le catholicisme on ne prend en considération que
les actes bons de ceux qui sont membres de l'église. Selon l'enseignement du
pape, soit-disant infaillible, ceux qui sont en-dehors de l'église seront par
contre jeté dans l'enfer éternel, quand bien même leurs actes seraient bons et
nobles. Et il faut savoir que jusqu'à aujourd'hui cet enseignement reste valable
et qu'il n'a donc jamais été démenti.
En revanche, si nous revenons à Jésus de Nazareth, Son
enseignement ne ressemble en rien à ce que les églises catholiques, protestante
et luthérienne affirment. On peut lire par exemple dans L'évangile de
Matthieu, chapitre 25, les "sauvés" ont agi d'abord correctement et n'ont
même pas su que leur agissement avait à faire avec le Christ. Moīse et Jésus
exprime clairement que tout dépend des actes. En revanche, en ce qui concerne le
pardon des péchés, que
seul le fait de croire au Christ suffit, cela Jésus n’a jamais
rien prononcé de tel.
Il n’a jamais parlé non plus d’une colère de Dieu qui doit être expiée pour
parvenir à la grâce du salut éternel. Et il n’a pas parlé non plus que le seul
chemin qui aurait permis d’obtenir cette grâce aurait été Sa mort cruelle en
tant que Jésus sur la croix. En revanche, dans le sermon sur la montagne de
l'évangile de Matthieu on peut lire comment Jésus résume le chemin qui mène au
"salut", il est écrit: "Ce ne sont pas ceux qui me disent: "Seigneur, Seigneur!"
qui viendront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de
mon Père au Ciel" (7, 21; voir. aussi V.12 et 24). Ou encore, Jésus dit,
selon L'évangile de Luc sur les commandements de l'amour de Dieu et
l’amour du prochain: "Fais-le, ainsi tu vivras." (10, 27)
Ce n’est
donc pas
la "foi à elle-seule" qui
importe, mais bien le fait d’agir. (à ce sujet lire également "Le
théologien, n° 35" – La thèse de la justification dangereuse)
Le journaliste: Etant encore enfant, je me rappelle encore lorsque j'apprenais les dix commandements. Pour moi, je comprenais les commandements comme étant la chose essentielle dans la foi chrétienne.
Le théologien:
Ce qui est essentiel c’est précisément de se tenir à ces commandements. A quoi
peut bien servir l'explication du protestant qui admet que le fait de se
conformer aux commandements serait un fruit de la foi et servirait à la louange
de Dieu, alors qu'il est admis que ces commandements ne soient même pas
respectés?
Konrad Grebel de Zurich, un contemporain de Luther, écrit, en portant son regard
sur les "luthériens", "aujourd'hui tout le monde veut être transporté de joie au
travers d’une croyance fictive, sans les fruits de la foi." (Lettre à Thomas
Müntzer, cité d’après Barbara Beuys, Und wenn die Welt voll Teufel wär
[Et si le monde était plein de diable], Reinbek en 1982, S. 248)
Le journaliste: Pourquoi Luther se réfère-t-il au Christ, alors que l'enseignement du Christ est complètement différent?
Le théologien:
Luther dit, certes, "ce que le Christ exhorte" est capital.
Cependant si on regarde bien, il ne se rapporte pas du tout au Christ, mais à
Paul, qui justement enseignait autrement que le Christ, par exemple que
"par
la foi" on deviendra "juste". (La lettre aux Romains; 3, 28)
Luther a aussi déduit de la thèse de Paul que Dieu est bienveillant envers l'un
et toutefois endurci envers l’autre et le condamne. (La lettre aux Romains,
aux chapitres 9)
Paul lui-même par contre croyait pouvoir déduire cela des écritures de l’"ancien" testament. Et Augustin (354-430) en tant que Père de l’église et donc
très estimé comme "juste croyant" par les deux
grandes églises, se référait aussi à Paul et enseignait la même chose et c'est à
lui que Luther se référait: "comme
le moine Augustin". Cependant une telle foi n'a rien à voir avec Jésus et avec
la véritable foi chrétienne des origines.
Comme Jésus, Paul reconnaît que de nombreux enseignements de loi juives ne
mènent pas à Dieu, comme par exemple dans "l’ancien" testament, – mais cela
pour des raisons différentes. A titre d’exemple: souvent les prêtres
falsifiaient des textes et faisaient passer leur théorie pour "la parole de
Dieu", et Jésus les corrigeait, par exemple dans son sermon sur la montagne.
Mais Paul lui, qui reconnaissait cependant tous ces enseignements sur la loi
comme la parole de Dieu, enseignait à l’opposé de Jésus, le salut "par
la foi", du fait que personne ne peut accomplir tous les enseignements. Luther
fait moralement un pas supplémentaire et refuse non seulement l'éthique de
"l’ancien testament", mais encore l'éthique du Jésus de Nazareth concernant le
chemin vers Dieu, qui demande d’accomplir progressivement les exhortations du
sermon sur la montagne (Paul n'avait probablement pas encore prit connaissance
de celui-ci). Luther accepte le fait d’accomplir les préceptes de Jésus
uniquement comme le "fruit" de la foi. Par ailleurs, et c’est ce qui devient
problématique, c’est qu'il déforme souvent ces préceptes, comme le font
ressortir les nombreuses comparaisons dans
Le Theologien Nr. 3 – "Ainsi parle Martin Luther –
ainsi parle Jésus de Nazareth".
Et pour confirmer sa propre doctrine, Luther change même le texte biblique de
Paul et ajoute le mot "seul". Ainsi dans la traduction de Luther il est écrit
que "seule la foi" suffit pour qu’une personne devienne juste. Alors que dans le
texte original de Paul on ne trouve uniquement que: "Par la foi".
N'EST PAS LE DIEU DE JESUS
Le journaliste: Qu'est-ce que Jésus de Nazareth Lui-même nous enseigne sur Dieu? Et quelles sont les divergences avec les enseignements de Luther?
Le théologien:
Ce que dit Jésus à propos de Dieu diffère totalement de Luther.
Il a sans cesse voulu nous faire comprendre l'amour infini de Dieu.
Il Le compare, par exemple dans la parabole du "fils perdu", avec un Père
aimant, comme on le découvre dans L'évangile de Luc (chapitre 15).
Jamais le père n'avait rejeté le fils de son cœur, au
contraire il lui laissa la porte toujours
ouverte. Seul le fils pouvait décider de demeurer loin de son père ou de
retourner auprès de lui.
Ainsi Dieu donne la main à chacun de ses enfants à chaque instant, et pour aucun
de ses fils et de ses filles il n’existe un "trop tard", ou un éternel
"à jamais", même si
l’homme empreinte lui-même de longs détours
souvent douloureux.
Jésus connaissait parfaitement la loi de la semence et de la récolte, qui
implique que chacun récolte ce qu'il a semé. Comme Jésus l’enseigne, et
aussi le démontra au cours de sa vie,
c’est précisément dans la peine que le Dieu charitable est tout proche de nous.
Dieu aide, de manière variée, tel le "Samaritain" qui prend le temps de
s’occuper d’un homme qui, blessé et dévalisé, est délaissé au bord du chemin.
(L'évangile de Luc, chapitre 19)
Cependant en lisant l'écriture de Luther sur "la volonté asservie" c’est une
autre vision de Dieu qui apparaît. Luther
compare Dieu avec un cavalier qui est assis sur son enfant et qui décide de le
monter là où bon lui semble.
L'enfant en revanche ne chevauche pas là où il le veut lui-même. En outre, selon
Luther, ce Dieu chevauchant, auquel l'enfant est livré, ne veut pas
obligatoirement le bien pour l’homme, car, éventuellement,
Il "l’incite précisément là" où l’homme s'empêtrera – "dans le Mal". (Behnk,
a.a.O., 336)
Aujourd’hui, Behnk le luthérien "chargé aux sectes" fait remarquer que la
volonté humaine, par ce lien avec le Dieu chevauchant, ne se meut plus ici "de
l’intérieur", mais cette volonté est représentée comme une possession "de
l’extérieur". (340)
Luther enseigne donc que personne, ni même le chrétien, ne possède un libre
libre, et qu’au lieu de ça, chacun est "monté" ou possédé par l'un des deux
cavaliers: Dieu ou le diable. On voit ici combien cette vision réfutant le
principe de liberté est dangereuse et perfide puisqu'elle ouvre le champs aux
excès les plus cruels.
LA CONFESSION
PROTESTANTE-LUTHERIENNE
Le journaliste: Est-ce qu’aujourd'hui l’église protestante enseigne encore cela?
Le théologien:
Au 16ème siècle, au commencement de l'église protestante, cet
enseignement fut déjà adouci sous l'influence du théologien Philippe Melanchthon
(1497-1560), collègue de Luther Wittenberger, dans La confession d'Augsbourg
dans laquelle la concession
est faite
que la personne reste libre tout au moins dans les
"choses", "lorsque la raison comprend" (CA XVIII). Luther aussi avait
déjà donné des indications dans ce sens.
Au sujet du destin décisif, l'église a confirmé cependant la thèse de Luther sur
la volonté asservie et a pris cet enseignement dans ses écrits sur la confession
protestante, écrits qui, aujourd'hui encore, sont
toujours valables. En conséquence l'église
protestante luthérienne considère jusqu'à ce jour que le libre arbitre et la
raison n'ont pas leur place sur le plan spirituel (L'apologie XVIII ).
Pour cela il faut le "saint esprit", nécessitant l'église institutionnelle. Car
pour recevoir le "saint esprit", Dieu aurait établit "l'administration du
sermon, aurait donné les évangiles et les sacrements, des moyens à travers
lesquels Il peut donner, où, quand et si Il le veut, le saint esprit
qui agit sur celui qui se tient à la foi selon
l'évangile ..." (CA V)
Personne ne peut donc recevoir le "saint esprit" sans baptême religieux, sans
sermon du prêtre et sans communion religieuse. Et on a besoin du saint esprit
pour faire renaître la foi en soi, foi qui sera
nécessaire pour être sauvé, au lieu d’être damné éternellement. Cependant,
personne ne peut se décider librement pour cette foi, car, à nouveau il fait
référence à Paul qui écrivait dans une lettre aux corinthiens: "L’homme
ordinaire ne comprend rien à l'esprit de Dieu" (1ère lettre aux Corinthiens,
chapitres 2 / environ XVIII). Et selon la confession luthérienne, le "saint
esprit reçu de l’église" engendre la foi nécessaire au salut.
En conclusion on peut dire que quiconque voudrait se distancer de cette forme de
foi se dirigerait automatiquement vers un drame éternelle. Et c'est ainsi que l’église
parvient à faire que l’homme reste lié à elle.
Le journaliste: Est-ce qu’aujourd’hui la croyance en la damnation éternelle est encore présente dans l'église protestante luthérienne?
Le théologien: Certes, de nos jours il n’est plus enseigné que Dieu prédétermine les personnes qui seront destinées à la damnation éternelle. Par contre, le luthérien pense que Dieu, en raison de son omniscience, voit d’avance qui sera condamné éternellement, de la même manière qu'il voit fondamentalement tout ce qui se passe (par exemple, CA XVII en liaison avec La formule de Concordien, Epitome XI). Mais la thèse protestante luthérienne reste attachée, jusqu'à ce jour, à la damnation éternelle en tant que sentence. En effet, le Christ Lui-même reviendrait dans le tribunal. Ce qui veut dire que: "Notre Seigneur Jésus Christ" condamnerait "les gens athés ... à l'enfer et à la peine éternelle" (CA XVII). Alors qu'en réalité, Jésus le Christ est le rédempteur de toutes les âmes, autrement dit qu'aucune âme ne sera perdue! Voilà donc à nouveau une absurdité qui nous a éloigné fondamentalement du Dieu de l'Amour.
PAS LEURS ENSEIGNEMENTS
Le journaliste: Si je reprends ce que vous venez d’expliquer avec ce que je sais de Jésus de Nazareth, alors on pourrait se demander: quels sont ceux qui suivent Luther, et quels sont ceux qui suivent vraiment le Christ?
Le théologien: Oui, et pour pouvoir répondre à cette question, il nous faut savoir ce que l’on entend par "luthérien" ou "chrétien".
Le journaliste: Est-ce que les gens qui se qualifient de "protestants luthériens" connaissent réellement les fondements de leur foi? Ils voudraient, par exemple, accomplir le commandement de l'amour du prochain et restent pour cette raison-là membre de l’église. Mais se rendent-ils compte de ce que cela a pour conséquence?
Le théologien:
La grande majorité des membres de l'église luthérienne, par
laquelle ils ont été baptisés et confirmés, ne connaît que peu de choses sur
leur confession. Ils connaissent,
et encore
superficiellement, dans l'église protestantes, les
phrases suivantes: "Seule la foi en Christ suffit", ou "seule la Bible suffit"
pour connaître la vérité. Si, cependant, on
recherche ce qu’il se cache derrière ces phrases, on se heurte très vite aux
sombres côtés de cette foi, comme par exemple la séparation éternelle de deux
groupes d’individus: les sauvés et les condamnés – c'est-à-dire les damnés
éternels.
Et cela dit, très peu de membres de l’église en sont conscients. La connaissance
de leur foi dépend de ce qu’ils ont entendu et de ce qu'ils se souviennent
lorsqu'ils étaient dans l'enfance ou simplement dans leurs jeunesse. Mis à part
cela, ils obtiennent leurs connaissances plus ou moins par hasard, selon le
genre d’informations qu’ils reçoivent éventuellement au travers des médias, de
ce qu’ils ont lu dans les livres concernant l'église, ou bien encore simplement
lors des sermons du pasteur pendant les messes ou les réunions religieuses.
Finalement, chaque protestant peut s'efforcer à sa manière de mener une
vie dans "l'amour pour le prochain", ce qui pourtant
n’est pas indispensable, comme nous venons de le voir.
Par ailleurs, il n’existe pas obligatoirement de critères fixes. Beaucoup de
choses sont interprétées une fois d’une manière, une fois de l’autre. Mais en
revanche, il est très rare de se heurter aux fondements de la foi protestante,
dans lesquels il est principalement question, pour tout ce qui touche à la foi,
de reconnaître que le libre arbitre n’existe pas.
Le théologien luthérien Hans Joachim Iwand estimait que: "Celui qui prend ces
écrits sans en conclure que la théologie protestante avec sa thèse de la volonté
asservie se tient et tombe sous le sens, celui-là les a lu inutilement."
(Edition Munichoise des écrits de Luther, S. 253; cf. en plus "Le Théologien
numero 21": Klaus Geyer, Hans Joachim Iwand und die evangelische Lehre vom
grausamen Gott [Klaus Geyer, Hans Joachim Iwand et la thèse protestante
luthérienne d’un Dieu cruel])
Dr. Reinhard Brandt, à l'époque responsable allemand pour les questions
d'enseignement et ancien supérieur, conseiller ecclésiastique de l'église
protestante-luthérienne, [depuis 2000 comme doyen actif], a tenu un exposé
fondamental en octobre 1996 à Falkenstein en Bavière au sujet de: De servo
arbitrio – avec cette thèse, la
théologie protestante se tient et est évidente.
Les deux théologiens se réfèrent à juste titre à Luther, car la thèse de la
volonté asservie est décisive pour lui. Dès le début de son écrit, Luther
confirme aussi envers Erasmus de Rotterdam que celui-ci aurait été l’unique à
remarquer "en quoi réside la grande différence entre la position réformatrice et
la foi ancienne. Les points de querelle usuels sur le pape, le purgatoire et
l’indulgence sont par contre secondaires." (H. Schwarz dans: Nachrichten der
Evangelisch-Lutherischen Kirche in Bayern [Les nouvelles de l’église protestante
luthérienne en Bavière] 1/1997, S. 13)
SUR LA VOLONTE DE DIEU
DANS LE
NATIONAL-SOCIALISME
ET
LORS DE LA GUERRE CIVILE EN YOUGOSLAVIE
Le journaliste: La grande différence se trouve donc dans la nouvelle thèse de la volonté asservie, autrement dit esclavagée. En fait, qu' est-ce que cela signifie pratiquement? Pourriez-vous nous donner un exemple?
Le théologien:
Un exemple se trouve dans Les nouvelles de l'église
protestante-luthérienne en Bavière, édition 1/1997. Dans un texte qui traite
de ce sujet portant le titre de Dieu et lde a volonté inconcevable, le
professeur de théologie protestant Dr. Hans Schwarz fait appel aux exemples de
l'histoire pour regarder comment, soit-disant, Dieu prend-Il
possession de la volonté humaine, selon la foi
protestante et ce qu’il en résulte comme interrogations. H. Schwarz se rapporte
à l’affirmation de Luther qui prétend
que Dieu utilise une volonté qui est prétendument déjà mauvaise
pour Son "Seul-agissant" dans le mal, mais qui pourtant n'écrit rien sur la
manière dont cette volonté déjà mauvaise est justement devenue mauvaise.
Ceci-dit: Pourquoi est-ce que Dieu entrainerait une mauvaise volonté dans le mal? Pourquoi devrait-il soutenir la volonté des national-socialistes dans leur
tentative à exterminer les Juifs? Pourquoi entrainerait-Il les partis pour la
guerre dans l'ancienne Yougoslavie à commettre un méfait après l'autre? Et
pourquoi aurait-Il animé les Juifs et les Romains à tuer la propre incarnation
humaine de Dieu, c'est-à-dire Son propre Fils. Luther ne connaît aucune réponse
à ces questions et ne prétend pas en avoir une. Il avoue simplement: "Cela fait
partie des secrets du Seigneur dont les jugements sont insondables (Rom. 11,
33). Il n’est pas de notre tâche de poser cette question, mais d'en prier ces
secrets."
Et plus loin, Luther cite dans le texte principal ceci: "ce grand secret de
Majesté divine concerne Dieu Lui-même et nous est interdit".
La conclusion de ce texte de 1997 relate du fait que Luther s'est laisser
entraîner "à en dire plus sur la volonté cachée de Dieu qu’il en aurait
apparemment fallu; de ce fait nous en sommes aussi porter à nous rappeler que la
spéculation sur l'inaccessible pour nous, même si elle ne nous apporte rien,
nous intéresse souvent plus que la réflexion sur ce que Dieu nous propose pour
notre orientation par rapport à la vie".
Le journaliste: Quand j'entends ce que l’on vient de dire sur la soit-disante action de Dieu concernant l’extermination des Juifs ou la guerre civile en Yougoslavie, alors je comprends mieux pourquoi beaucoup de gens, déçus, tournent le dos ou refusent avec amertume à appartenir plus longtemps à une telle foi.
Le théologien: Cette foi me fait penser davantage à un crime cruel dans lequel quelqu'un tente de changer le lieu du crime. Toute personne qui cherche des traces sur le lieu du crime et essaie de l’éclaircir, est renvoyé par les agents. En plus de cela, les agents critiquent aussi les personnes qui cherchent des explications et posent des questions. Il leur est demandé de s’écarter du lieu du crime et de reconnaître cet évènement comme un secret et de prier.
Le journaliste: Maintenant, nous avons beaucoup d’interprétations et d’explications. Mais si je veux m’informer moi-même sur ce que Luther a écrit, où puis-je le faire?
Le théologien: De nombreuses écrits de Luther peuvent être lus dans: Die Lehre Luthers – ein Mythos zerbricht [La thèse de Luther – un mythe se brise] de Hans-Jürgen Böhm, gratuitement accessible chez l'éditeur (Boîte postale 53, 91284 Neuhaus). Böhm a publié des écrits de Luther et les a commenté.Les derniers concernent les différends de Luther avec ses adversaires. On peut s’informer également dans L’édition des écritures de Luther de Weimar (WA). Le texte De la volonté asservie se trouve dans le 18ème volume.
LUTHER: "TOUT LEUR SANG EST À MON COU"
Le journaliste: Qu'est-ce que Luther écrit là encore? Pourrions-nous aborder ce sujet plus attentivement?
Le théologien: Oui. Dans le texte de Luther sur la volonté asservie, il est dit par exemple que : "C’est du plus haut degré de la foi, que de croire que ce [Dieu] soit complaisant à sauver si peu de gens et à en condamner de si nombreux." (Vol. 18, S. 633)
Le journaliste: Le "plus haut degré"?
Le théologien:
Il y a encore une phrase semblable de Luther qui s'énonce ainsi:
"Si je pouvais comprendre, d’une manière quelconque, comment ce Dieu peut
être charitable et juste, en montrant une telle colère et une telle injustice,
alors la foi ne serait pas nécessaire."
En rapport à cela, l’acte de Dieu est décrite de cette façon: "Si Dieu rend
vivant, Il le fait en tuant, s’Il justifie, Il le fait en rendant coupable, s’Il
mène au ciel, Il le fait en entrainant dans l'enfer, comme l'écriture dit: ´Le
seigneur tue et rend vivant, mène en enfer et retire de l’enfer, 1Sam 2."
(Vol. 18, S. 633)
Le journaliste: Je voudrais interrompre. Le "plus haut degré de la foi" reviendrait à ce qu’un Dieu injuste, meurtrier et qui damne éternellement soit bon. Est-ce qu'une telle foi est véritablement chrétienne?
Le théologien: Non. Cela dépend certes du contenu des mots et non de la lettre. Mais peu importe de la manière avec laquelle on tourne les mots: le Dieu dont parlait Jésus de Nazareth n'est pas un meurtrier. Jamais Dieu ne donnerait la vie pour ensuite tuer celle-ci.
Le journaliste: Pourtant Luther l'affirme ainsi. Est-ce que c'est à mettre en relation avec les exécutions qu'il exigeait?
Le théologien: On peut effectivement se demander si Luther, en utilisant les mots de "Dieu meurtrier", pensait aussi à l'exécution de personnes. Dans tous les cas, il croyait aussi pouvoir exiger des arrêts de mort au nom de Dieu. Mais on essaie plutôt d'interpréter de telles phrases de façon "mystique", car dans sa jeunesse, Luther était très lié au "mysticisme". Cependant dans le mysticisme, il ne s'agit pas non plus d’un "Dieu meurtrier", mais essentiellement de la mort intérieure du "Je" humain, l'égo. Car c'est ainsi que l'on construit une véritable relation avec Dieu et également avec les autres et avec les royaumes de la nature. Car Dieu vit dans Sa création, en chaque individu, chaque animal, chaque plante, chaque pierre. Celui qui vit avec cette "foi mystique" ne devient pas un meurtrier ou un "revendicateur d’exécutions". Il affirme au lieu de cela le bien, nous pourrions dire le divin en chacun, et il se tient par la même au commandement "Tu ne dois pas tuer".
Le journaliste: Si Dieu était vraiment un "Dieu meurtrier", ou un Dieu qui ordonne de tuer, alors Il ne se tiendrait Lui-même pas à ses propres commandements!
Le théologien: Il en va pourtant ainsi chez Luther.
Le journaliste: Mais comment en est-il venu à cette représentation des choses?
Le théologien:
Comme mise au point:
Luther ne donne pas le droit à quiconque de tuer.
Au contraire, pour admettre le fait de tuer, il fait appel à
l'autorité en se référant sans cesse à Paul. Paul écrit, "l'autorité ... est la
servante de Dieu et exécute la sentence du tribunal pénal pour celui qui fait le
mal" (La lettre aux Romains; 13, 4). Pour Luther, ce sera par exemple le
cas pour les paysans révoltés luttant pour leurs droits. Dans les écrits connus
Contre les paysans furieux, qui a été écrit la même année que Par la
volonté asservie (1525), Luther appelle à tuer les paysans et écrit: "...
c’est alors le temps de l'épée et de la colère, et non de la grâce ..." "...
pique, frappe, étrangle ici qui peut. Si tu en meurs, bien à toi, une mort plus
heureuse, tu ne l’obtiendras plus jamais. Car tu meurs dans l'obéissance en face
de la parole divine et de l’ordre ..." (Vol. 18, S. 361)
Plus tard Luther dit dans l'un de ses discours: "Tout leur sang repose sur moi.
Mais je le repousse sur le compte de notre seigneur Dieu; il m'a ordonné de dire
de telles choses." (WA, Discours de banquet 3, 75)
Le journaliste: On peut à peine le croire! Mais il y a eu encore d’autres victimes de cette façon de penser et de cette théologie.
Le théologien:
Oui, les Baptistes par exemple. Luther et Melanchthon ( qui, à
l’occasion du 500ème anniversaire, a été déclaré en 1997 comme
"l'année de Melanchthon") imposent aussi que les gens pacifiques soient exécutés
comme la plupart des "anabaptistes" – à l’exception d’un groupe
à Münster
devenu violent. Ceux-ci reçoivent le nom de "Baptiste"
parce qu'ils approuvent le baptême seulement à l'âge adulte, ne reconnaissent
pas le baptême religieux et administratif des
nourrissons et se laissent baptiser lorsqu’ils sont adultes, même s'ils ont été
déjà baptisés comme nourrissons.
Ces fameux "Baptistes" ou "Anabaptistes" sont aussi calomniés par Luther comme
"sournois et prédicateurs tortueux" et sont considérés, selon ses écrits De
la volonté asservie comme "monté par le diable".
Principalement pour des raisons théologiques,
Luther les suspecte aussi de meurtre et de révolte – et dans
presque tous les cas injustement.
Luther dit: "Ainsi les fonctionnaires, les juges et ceux qui ont à gouverner
doivent savoir, et être de bonne conscience qu'ils ont à suspecter de tels
sournois, non seulement à cause de fausses théories, mais encore à cause de
meurtres et de révoltes, parce qu'ils doivent savoir que de tels gens sont
montés par le diable ..." (Jenaer edition des écritures de Luther, Tomos 5;
des sournois et des prédicateurs tortueux, 1532, S. 552)
La conséquence de ce jugement théologique est l’exécution. Melanchthon écrit
l’avis de mort et Luther est d'accord.
Cela touche directement les paysans qui rompaient le "serment d'obéissance"
envers "leurs maîtres". "Avec ça" comme dit Luther "ils ont mérités la mort du
corps et de l'âme" (Contre les paysans furieux,Vol. 18). Ce sont
seulement deux exemples parmi de nombreux avis de mort qui furent également
exécutés.
Le journaliste: Il y a donc des liens évidents entre la foi de Luther et ce qu'il exige comme conséquence pratique.
Le théologien: Chacun peut constater ces liens évidents, s'il souhaite les voir bien sûr. Cependant, le jeune homme Luther, qui écrivait les 95 thèses sur l’indulgence au château de l’église à Wittenberg, avait encore plus de mauvaise conscience que le Luther plus âgé. Dans sa vie, il y eu un développement. A cet égard, les mots "Dieu meurtrier" dans le langage théologique de Luther font dresser les oreilles. Finalement, on tue les autres gens au sens propre – et prétextant que c’est sur l’ordre de Dieu. Encore une fois, tout cela n'a avec Jésus, le Christ, évidemment aucun rapport.
Le journaliste: Vous parlez d'un "développement" dans la vie de Luther à la fin duquel des gens étaient tués. N'y a-t-il pas cependant d’autres côtés plus positif?
Le théologien:
On dit de Luther qu'il était très affectueux avec sa famille et
avec beaucoup de ses adhérents. Ici aussi, nous pouvons revenir encore à la
thèse de doctorat du conseiller ecclésiastique Wolfgang Behnk. Il essaie là de
subordonner les déclarations négatives de Luther aux déclarations positives. Un
exemple: à la soi-disante "phrase de pointe" de Luther "d'une seule efficacité
divine absolue" Behnk voit une "domination de l'aspect de grâces".
Certainement, Wolfgang Behnk, devenu postérieurement "chargé de vision du monde
luthérien", remarque aussi, que "cette phrase comme telle est extrêmement
dangereuse" (a.a.O., 344). Mais "le véritable sujet" de la thèse
sur la volonté de Luther est à formuler "positivement", c'est-à-dire, comme la
"justification du pêcheur sola gratia/sola fide/solo Christ" (= seul par la
grâce/ seul par la foi/ seul par le Christ).
C'est bien compliqué tout ça. Mais, pourtant, malgré tout les "Si"
et "Cependant", malgré tous les détours et les essais de
correction, en fin de compte les déclarations fondamentales de Luther sur la
volonté asservie sont présentées "comme indispensables". (397)
D’après cela le théologien Behnk fait naître, certes, d'une part le fait du
danger dans la foi de Luther, mais
d'autre
part il professe clairement la
position de Luther pour juger aussi, en tant que "chargé aux sectes", les autres
opinions religieuses. Cette foi personnelle et cette vision des choses est prise
comme un critère tout à fait positif, ce qui fait que la plus grande partie de
la population ne remarquent pas ce qui se cache derrière.
LE PÉCHÉ ORIGINEL ET LA JUSTIFICATION ?
Le journaliste: Le péché originel et la justification, de quoi s’agit-il?
Le théologien:
Si nous prenons la thèse centrale de la justification, le mot
sonne bien, mais elle contient une image
négative
de l’homme. Dans La confession D'Augsbourg,
valable jusqu’à aujourd'hui dans les églises protestantes, il est dit: "En ce
qui nous concerne, nous continuons à enseigner que ce qui ressort
de l’histoire d'Adam
est que chacun nait systématiquement dans le péché et sort du ventre maternel
plein d’envie et de tendance méchante et ne peut avoir aucune vraie crainte de
Dieu, aucune vraie foi en Dieu; ainsi cette même maladie de naissance est un
véritable péché originel et condamne chacun à la colère éternelle de Dieu, à
moins qu’il ne soit à nouveau né au travers du baptême par le saint esprit" par
l’intermédiaire de l’église (II). Ceci n'est certainement pas inoffensif!
Et de Luther on sait aussi que, avant qu'il ne développe sa théorie de la
justification, il se tourmentait sans cesse avec des
reproches sur lui-même. Beaucoup de gens connaissent des situations comparables
lorsqu’ils ne regardent que le côté négatif d’eux-mêmes et dépérissent ainsi
dans l'auto-apitoiement.
Qu’elles sont les conséquences de la théorie protestante
de la justification?
Seul la foi en la théorie religieuse du pardon des péchés doit pouvoir libérer
la personne sur le champ. En réalité, le
négatif et toutes les immondices de la vie d'un individu sont refoulés bien
souvent dans le subconscient ou dans l'âme. Les auto-critiques, l'auto-apitoiement,
l'image négative de soi-même et les causes, dont est issu ce sentiment
existentiel, engendrent des effets négatifs qui resurgissent tôt ou tard.
Finalement, aucune relation positive et durable avec Dieu ne peut être
construite. En outre, la théorie luthérienne du pardon des péchés a une
compréhension bien spécifique de la Rédemption par le Christ. On prétend que le
Christ aurait par Sa mort, tel le sacrifice d’un agneau,
expié la "colère de Dieu" et ainsi réconcilié le croyant avec Dieu. Ce qui
revient à dire que ce Dieu aurait exigé un prix
très haut et très cruel! …
Le journaliste: En 1999 l'église catholique romaine a aussi approuvé cette thèse de la justification. Est-ce que les deux confessions sont maintenant d'accord sur ce point?
Le théologien: Jusqu'à présent, l’église catholique n’a certes pas changé ses thèses comme celle par exemple des "bonnes actions" qui, pris dans le sens évangélique, veut dire: le fait d’"accomplir" serait aussi "le don de Dieu" et serait le "don de justification" qui prévaut. L'explication commune des deux églises fait autour de ce sujet tant de mots qu'il est difficile d’y voir claire et en somme de savoir aujourd’hui qui devrait croire quoi! Et aussi qu’advient-il de ceux qui étaient autrefois damnés éternellement lors des conflits entre les deux confessions? Est-ce que l'on va les rechercher du feu éternel de l'enfer, ou y a-t-il une sorte d'amnistie pour ceux qui ont été damnés avant 1999? Il suffit de quelques simple questions pour qualifier cette documentation oecuménique ad absurdum. Une chose à noter est que l'église catholique a signé le principe qui prétend que chacun est foncièrement incapable, dans le sens de Luther, par exemple "de se tourner de lui-même vers le salut de Dieu" (4.1 (19)). Peut-être qu’en contrepartie les protestants reconnaîtrons bientôt la figure du pape et sous peu peut-être aussi se formera-t-il une nouvelle église unique: l’église catholique luthérienne ... Quoi qu’il en soit, évangélique, catholique ou œcuménique, tout cela n’a absolument aucun rapport avec l’enseignement du Christ et tout cela n'a tout simplement rien à voir avec le christianisme des origines.
Le journaliste: Est-ce que le Christ nous a vraiment bien délivré?
Le théologien: Je crois à cela. Je crois à Sa rédemption et au fait qu’Il ait transmis à chaque âme une partie de son héritage divin, c’est ce qu’on appelle "l’étincelle de rédemption". Et c’est précisément cette étincelle de rédemption qui agit en tant que force intérieure en chacun de nous et avec l'aide de laquelle nous pouvons retourner à Dieu. Elle nous aide à entrer nous-mêmes en relation avec le "divin" et à respecter les commandements de Dieu. Mais pour cela, Jésus n'aurait pas dû mourir cruellement.
Le journaliste: Cela doit paraître pour beaucoup étrange de dire cela: Mais comment en venez-vous à cette affirmation?
Le théologien: Cette affirmation provient d'un "message de l’univers" donné à travers la parole prophétique dans lequel il est expliqué que l'époque de lumière avait déjà été annoncée par Jésus de Nazareth quand il disait: "J'ai encore beaucoup à vous dire; mais aujourd’hui vous ne pouvez pas le saisir. Cependant quand viendra l'esprit de la vérité, il vous conduira dans toute la vérité." (L'évangile de Jean; 16, 12-13)
Pour celui qui aimerait en savoir d'avantage à ce sujet, je recommande de lire l'ouvrage: Ceci est Ma Parole. Alpha et Omega. L'évangile de Jésus. La révélation du Christ que connaissent les véritables chrétiens du monde entier. (1991)
Le journaliste: D'où provient alors la thèse luthérienne sur la colère de Dieu et de la mort expiatoire de Jésus de Nazareth sur la croix?
Le théologien:
Cela provient d’un culte de sacrifice "païen", qui était répandu
dans le judaïsme et qui est représenté également dans la thèse catholique.
Particulièrement dans la foi luthérienne, la notion de "colère de Dieu" reste
présente jusqu’à aujourd’hui, bien que l’on n’en parle que très rarement et que
ce ne sont que les aspects positifs qui se trouvent mis au premier plan. Et pour
ce qui est de la méchanceté humaine et de ses décombres ils se retrouvent
simplement projetées sur le compte de Dieu.
À ce sujet, j'aimerais lire quelques phrases sur Luther dans le livre du
conseiller ecclésiastique Dr. Behnk Contre le libre arbitre – Pour la Grâce
de Dieu qui permet de comprendre cela plus clairement:
· "Premièrement, après le péché originel, ce que Dieu créa n’était plus forcément bon, même si ce n'est pas Lui-même qui créa le péché, il créa toutefois l'homme postadamique comme pêcheur" (postadamique = tout homme après Adam = tout homme mis à part Adam et Eve). (a.a.O., 335)
· "La volonté humaine, d'après Luther, ne peut pas agir librement de quelque façon que ce soit ... la volonté de quelqu'un n'a par conséquent aucun pouvoir sur sa propre obstination, mais elle est bien livré à la volonté obstinée de Dieu, même si l'individu est parfaitement docile et responsable." (333 f.)
· Dieu tolère non seulement que le pharaon "s’empêtre de plus en plus dans le mal" (Remarque: ... dans l'histoire biblique de l'exile d'Israël en Égypte) mais Il l’y pousse "véritablement" tout en lui mettant à disposition Sa Parole, sans pourtant lui donner Son Esprit." (336)
Cette thèse que Dieu puisse avoir une telle conduite n’a jamais été déclaré comme révolue depuis la venue du Christ. Aujourd’hui encore, selon Luther, certains peuvent subir un destin similaire.
Le journaliste: J’ai une question à ce sujet: Pourquoi est-ce que Dieu devrait pousser le pharaon à faire du mal? Précisément le "pourquoi" m'intéresse.
Le théologien: Luther dit en fait qu’il ne sait pas lui-même. Si je lis plus loin:
· "Si l'on poursuit avec une deuxième question, à savoir pourquoi Dieu, en vertu de Sa toute-puissance, ne transforme-t-Il donc pas Sa volonté négative, activée par Lui-même, en quelque chose de bon, Luther répond en renvoyant à l'insaissisable "secreta maiestatis". (= les secrets de la Majesté [Dieu]) (336)
· "D’après cette argumentation la personne ne peut non seulement se décider librement pour, mais encore contre Dieu." (336)
· La déclaration de Luther décrit "son impuissance (celle de l'homme) face aux deux instances de décision placées au-dessus de lui – à savoir Dieu ou Satan –, lesquels ont le pouvoir de disposer entièrement de lui, si bien que l'homme ne puisse pas échapper à la volonté de ceux-ci". (339)
"Pourtant, tout cela nous apparaît comme si Dieu était purement colérique ou bien encore le diable lui-même, ce qui représente un véritable défi à la foi en l’amour de Dieu." (367)
Le journaliste: Luther prétend donc, selon l'explication du théologien Behnk, que maintes choses donnent l’apparence que Dieu lui-même serait le diable.
Le théologien: Oui. Au lieu de pouvoir faire l'expérience du Dieu proche et aimant, c'est le défi de la foi en un Dieu "lointain" qui intervient. Je dis "lointain" en fonction de la personne qui, tout en faisant ses expériences négatives dans sa vie avec la foi en ce Dieu, continue à croire en Celui-ci.
Le journaliste: Si cette foi mène alors à la discorde, au doute ou à l'auto-apitoiement, ne pourrait-on pas se poser d'emblée la question si avec le temps tout cela ne semble pas obligatoirement désespérant?
Le théologien:
Ici les remarques du théologien M. Schüler conviennent justement
très bien, elles parlent des "esclaves, pieux frémissant, fatalistes, dévoués
au destin de la mort" comme étant des aspects de la véritable foi "luthérienne".
(cité d’après Behnk, a.a.O., 326)
Je connais des gens qui l'ont compris ainsi et qui en ont justement beaucoup
souffert. À leur destin douloureux – par exemple celui d'une lourde maladie ou
celui de la mort d'un proche parent, s'est ajouté la lutte avec Dieu. Ils ont
éventuellement prit toutes les peines sur eux-mêmes et ont été en même temps
sans cesse désespérés que la volonté de Dieu fut d'être châtier de cette
manière. En définitive, ils n'ont pas reconnu l'erreur de leur propre
comportement, ce qui veut dire qu'ils ont souffert pour rien puisqu'ils n'ont
pas eu la possibilité de changé et de rebrousser chemin. Aussi ils n'ont pas pu
faire l'expérience de voir comment Dieu essaye en chaque situation de nous
préserver des revers de fortune et comment Il nous conduit hors des soucis et
des peines. Car Dieu a créé chacun d'entre nous véritablement parfait et a
inscrit au fond de chaque cœur: "Tu es aimé".
Le Christ également nous a enseigné le Dieu aimant, par exemple dans cette
parabole de la Bible qui dit qu'Il se réjouit de chaque "mouton perdu" qui
retourne auprès de Lui. Autrement dit, personne ne doit souffrir éternellement
d'une soi-disant "damnation" sans que Dieu aille le rechercher et l’aider à
sortir de là.
Le journaliste: Est-ce que Luther ne s'appuie pas également sur la Bible?
"Sola scriptura", "seul l'écriture" est pourtant une notion principale de la foi protestante?
Le théologien: Certes, Luther dit que seule la Bible est décisive. Mais comment se conforme-t-il lui-même à cela? Behnk, l'adhérent de Luther, reconnaît avec des mots sinueux "que ... les déclarations ... noétiques [= de la connaissance] de Luther ne sont pas tirées seulement de l'écriture sainte elle-même, mais également de ... cognitio generalis [= l'expérience de manière générale]" (342). Autrement dit: Luther se réfère non seulement à la Bible, mais encore à son "expérience" personnelle. Ce qui, pratiquement, revient à dire qu'il rend Dieu responsable pour les expériences négatives de la vie, bien que cela ne se trouve pas dans la Bible. D’après Dr. Behnk, Luther, dans son discernement, se réfère à un "inévitable destin" tels les "paiens" et leurs "dieux" (342). Sa foi est donc bien davantage "païenne" que véritablement "chrétienne".
Quand Luther interprète la Bible, il se présente comme l'avocat des "affaires de
Dieu". Mais ses interprétations sont parfois si personnelles qu'elles dénaturent
le sens primordiale. De même, Luther ne reculera pas non plus devant de
véritable falsifications. Ainsi il se rapporte, par exemple, au "jugement du
Christ" concernant les Juifs, disant "qu'ils sont des serpents amers, vénéneux,
rancuniers, méchants, assassins et enfants du diable qui piquent et font du
dommage secrètement parce qu'ils ne sont pas capables de le faire ouvertement."
(De: Des Juifs et de leurs mensonges, Jenaer édition, Tomos 8, 1558; cf. en
plus Le Théologien numero 28, Martin Luther und die Juden [Martin Luther et
les Juifs])
A ce propos Luther a arraché un alinéa de L'évangile de Jean (8, 37-45),
et a falsifié le sens original et en construisant ensuite de toute pièce son
interprétation avec ses propres mots diffamatoires et meurtriers. Finalement, il
enseignera cela à ses lecteurs, selon sa propre construction des choses, comme
étant le "jugement du Christ". Puis hypocritement il prêchera:
"Seule la
bible" ou "Seul le Christ". Bien que rien de cela ne se trouve dans la bible, et
que le Christ Lui-même n'ait absolument jamais dit de telles choses!
Le journaliste: Luther a donc induit tout le monde dans l'erreur.
Le théologien: Luther, ou la puissance qui le possède! D’après les mots du luthérien Dr. Behnk, Luther parle du "pouvoir absolu de disposition" de Dieu ou du diable sur l'homme – bien que le diable soit utilisé et incité par Dieu comme "instrumentum malum" (= l'instrument du mal). Luther se croit donc "prit" par son Dieu. Ce Dieu asservit donc ceux qui lui sont livrés. Car "le pouvoir absolu de disposition" de Dieu signifie du point de vue de l'homme une impuissance servile sans aucune liberté propre de décision. Celui qui croit à cela se soumet à un système de foi totalitaire et par la même aux exigences absolues de cette foi. Luther ne laisse aucun doute que "l’affaire" qu'il représente est équivalent à "l’affaire de Dieu" (par exemple, Vol. 18, S. 756). Il met cela sur un plan absolu, et déclare que toute personne qui doute ou qui fait preuve d' incompréhension devant ce qui lui est prescrit est "maudite". (WA 18, S. 604)
Le journaliste: Cela peut vraiment faire peur. Comment est-il possible que Luther puisse s'attendre à ce que chacun comprenne une thèse aussi choquante et de plus que cela ait été édicté par Dieu Lui-même?
Le théologien: Ici aussi l'expert de Luther, le Dr. Behnk, donne une aide pour une meilleure compréhension et décrit dans son livre ce qui se passe lorsque quelqu'un, selon Luther, remet en question la prétendue volonté de Dieu:
"Luther met ainsi en garde celui qui veut examiner de plus près au travers du Comment et du Pourquoi de la volonté cachée de Dieu, en le comparant avec quelqu'un qui a pour but de lutter comme des géants avec Dieu (gygantum more cum Deo pugnare) mais qui n'aura pas la moindre chance d'une victoire ... (Behnk, a.a.O., 364) Inévitablement, on tombe du haut de sa spéculation en aboutissant au désespoir certain (certa desperatio), on court contre un mur de fer et on se brise dans tous les cas le cou." (365 f.)
Le journaliste: Autrement dit, celui qui veut regarder de manière critique derrière les prétendus secrets de Dieu, n'a, selon cette foi, pas la moindre chance?
Le théologien: Effectivement. Il ne lui reste que la foi en un Dieu qui sauve certains adhérents de bon gré, pendant que les autres, avec le "cou rompu" et damnés éternellement, doivent continuer à souffrir. S'il n’y croit pas, il perdra selon cette foi non seulement le salut de son âme, mais pourra, dans certaines circonstances, se voir aussi menacé d'exécution. Car ce système de foi totalitaire correspond aux enseignements sur l'état totalitaire de Luther, qui condamne tous ceux qui croient autrement, à être désavantagés, poursuivis, expulsés du pays ou exécutés.
Le journaliste: N'est-ce pas brutal et sans pitié? Pourquoi tant de gens ont pu croire que cela était un message chrétien, un message de joie?
Le théologien: Ils regardaient en croyant aux mots de Luther, comme ils croient aujourd'hui à l'église luthérienne qui prétend que pour Luther il en va du "salut dans le Christ". C’est également ce que prétend Behnk "le persécuteur luthérien des sectes". Dieu nous aurait accueilli au travers du Christ "dans la vérité et la bonté de Son être et de Son vouloir", "dans lequel il s'est défini comme le père aimant qui s'est promis à nous définitivement." (a.a.O., 397)
Le journaliste: Oui mais auparavant nous avons entendu d’autres choses. Est-ce que j’ai mal compris?
Le théologien: Non. Vous avez bien entendu. Nous sommes juste arrivé au point sur lequel les hommes d'église attachent une grande importance à mettre en évidence les aspects supposés positifs.
Le journaliste: Quel est donc ce message "joyeux" qui retire certains de la misère pendant que les autres dépérissent malgré la toute-puissance de Dieu? Qui garantit donc que ce destin ne touchera pas également l’un d’entre nous? Cela pourrait éventuellement nous amener à se sentir quelque peu misérable.
Le théologien:
Le spécialiste luthérien Behnk mentionne également le Suisse Karl
Barth. Barth était l'un des professeurs de foi protestante les plus connus au
20ème siècle. L'expert luthérien écrit à son propos: "Le reproche de Karl Barth
est indéniable ... que les appels ... de Luther peuvent être compris comme de
simple apaisements pastoraux, fait de formules tranquillisantes pour les hommes
qui doivent être détournés de la dangereuse réalité, à savoir que derrière la
volonté du salut révélée par Dieu il existe encore, ´comme une sorte de
poison`, un arrière fond d'une plus haute et discrète vérité." (364)
La foi protestante superficielle, telle qu'elle est souvent prêchée aujourd’hui
ou transmise à travers des conversations faites de mots adoucissants, serait en
conséquence, comme Karl Marx disait, "l’opium du peuple" – c'est-à-dire en
premier plan un "apaisement pastoral", mais en arrière-fond une"sorte de
poison".
Le journaliste: Je dois penser aux nombreuses personne qui nécessitent de l'aide et qui cherchent dans cette foi un appui pour leur vie. Ou aux enfants et aux jeunes à qui l'on enseigne, par exemple dans les cours de religion, le "modèle Luther". Au début de cette thèse de doctorat, je lis aussi une dédicace du luthérien Behnk: "A mes enfants ..."
Le théologien: Il souhaite apparemment que ceux-ci reconnaissent la foi protestante luthérienne comme une aide pour leur vie. Et dans l'église protestante luthérienne, les enfants peuvent, à la demande des parents, être déjà baptisés même s'ilssont encore des nourrissons.
Le journaliste: La plupart des parents ne savent apparemment pas ce qu'ils font. Mais chez un docteur en théologie protestante on peut tout de même supposer ici qu'il sache ce qu'il fait. Dans le cas de cette thèse, qui représente un doctorat de niveau "très intellectuel", cela m'étonne qu'elle soit dédicacée à des enfants. Bien que Jésus ait dit aux adultes, "soyez comme les enfants", mais il n'a pourtant pas dit aux enfants d'assimiler les pensées compliquées des adultes.
COMME ENFANT DANS L'EGLISE PROTESTANTE
Le théologien: En étant enfant, je l'ai vécu ainsi: j'allais à la messe "luthérienne" dédiée aux enfants et à la préparation pour la confirmation. Là, j'entendais beaucoup de mots bien intentionnés à propos de cette foi. J'étais préparé à la promesse de confirmand que le curé nous prononçait et auquel on pouvait répondre par un oui ou par un non. Avec cela, dans la foulée, l'enfant ou le jeune doit promettre, d'une part de "vivre soumis à Jésus Christ" et d'autre part de "rester" protestant. Cette promesse est considérée comme une promesse faite à vie. Il s'agit bien ici d'une véritable manipulation:
– Premièrement, on admet tacitement que "chrétien" et "protestant" sont identiques. En tant qu'enfant, à l'époque, cela ne mettait probablement aucun d'entre nous dans le doute.
– Deuxièmement, les enfants n'ont aucune chance de prononcer un "non" – les solennités sont souvent organisées déjà un an, ou tout au moins plusieurs mois à l'avance. Et plus la date à laquelle les parents arrivent, habillés de manière solennelle apportant plein de cadeaux, se rapproche, et moins la chance subsiste de pouvoir examiner sincèrement les contenus de la promesse et de pouvoir dire non.
– Et troisièmement, on agit comme si on ne savait pas que chaque enfant trouve progressivement son propre chemin en tant que jeune homme et plus tard comme adulte et donc qu'il a devant lui encore beaucoup d'années pour son développement.
A l'époque, j'avais 13 ans. J'ai également donné ma promesse de
confirmand – comme tous les autres. Certains enfants de cet âge ne se font
peut-être pas beaucoup de pensées à ce sujet et vive la confirmation avant tout
à cause des cadeaux. Mais beaucoup prennent aussi au sérieux une telle promesse.
Dans les écoles publiques, je reçus d'autres cours de religion confessionnel, et
dans un groupe de jeunesse de l'église, je me laissais enthousiasmer de ce que
j'entendais sur le Christ. Même à ce moment-là j'étais incapable de distinguer
ce qui était vraiment chrétien de ce qu'il ne l'était pas. C'est à partir de cet
enthousiasme, en tant que jeune adulte, que je me suis décidé pour les études de
théologie. Là, je découvris la foi différemment du temps de ma jeunesse,
c'est-à-dire qu'il s'agissait d'avantage d'une diffusion de connaissances.
Dorénavant, ma principale tâche fût de pouvoir redonner et juger ce que j’avais
entendu après l’avoir raisonné. Ainsi j'étudiais pendant des années la science
de la Bible, l’histoire des églises, la dogmatique et beaucoup de choses encore
à propos de ce que les théologiens pensaient de Dieu depuis près de 2000 ans et
aujourd'hui encore. Pour les études, agir selon la foi ne joue aucun rôle.
En rétrospective, je peux dire qu'en raison de l'enthousiasme
de ma jeunesse, je suis tombé encore plus profondément dans le filet de la
théologie, qui est tissé d'innombrables et infinies pensées purement
intellectuelles sur Dieu. Mais Jésus de Nazareth n'a jamais jeté un tel filet.
Il n'a jamais dit à aucun de ses successeurs: Etudie Dieu avec ton cerveau! Il a
dit: "Suis moi", et Il a vécu selon le simple commandement "prie et travaille",
en tant que charpentier et en même temps, comme quelqu'un portant un message
spirituel.
Le journaliste: Vous parlez du filet dans lequel peuvent être pris beaucoup de jeunes. Comment doit-on le comprendre, si Luther, le conseiller ecclésiastique Behnk et l'église protestante luthérienne avaient raison et qu'effectivement ni l'enfant ni le jeune, ou plus tard l'adulte, ne peuvent décider librement de leur foi? Car pour cela, il n'existe aucun libre arbitre. Supposons que quelqu'un ne veuille plus être protestant, et éventuellement veuille sortir de l'église, il n'aurait en fait pas la liberté d'une telle décision. Un luthérien dirait donc: "Le cavalier qui le monte n'est plus le même. Auparavant c’était Dieu, maintenant c’est Satan".
Le théologien: L'église protestante pourrait en premier lieu affirmer que l'enfant, depuis son baptême alors qu'il était nourrisson, a suivit le chemin juste sans avoir de mérite. Et cet acte de baptême ne peut, par ailleurs, en aucun cas être annuler par un départ de l'église, comme l’a écrit l'ancien évêque bavarois Johannes Hanselmann dans une lettre à quelqu'un qui voulait quitter l'église. L'évêque Johannes Hanselmann dit littéralement: "J'aimerais seulement vous donner cependant à réfléchir sur le fait que l'on ne peut pas sortir et entrer dans l'église dans laquelle on a été intégré par le saint baptême, comme dans une association, lorsqu'on a trouvé ailleurs quelque chose qui nous conviendrait mieux. On ne peut pas simplement résilier l'alliance faite avec Dieu à travers le saint baptême." (La copie de la lettre à A. Emtmann du 6.9.1985 est à disposition)
Le journaliste: Est-ce qu’ici Dieu n'est pas récupéré par l'église en donnant l'impression que c'est Lui qui, dans la cérémonie, agirait et non pas le curé?
Le théologien: Parfaitement. Et ensuite la personne est mise en boîte en lui reprochant que, comme elle n'est pas entrée volontairement, elle ne peut donc volontairement annuler cet acte. Cela revient à la situation de quelqu'un qui est kidnappé et emprisonné.
Le journaliste: Comment avez-vous éprouvé cela lorsque vous avez quitté l'église?
Le théologien:
Un curé m'a dit par la suite: "Qu'en est-il de ta promesse de
confirmand?" Je fut rappelé à une promesse que j'avais donné en tant qu’enfant
lors de la confirmation. Car tous les bébés de ma commune d'origine qui ont été
baptisé protestant on fait la confirmation.
Je crois que beaucoup de gens vivent avec la peur intérieure profonde de quitter
l’église, dans laquelle on a ses racines au travers d'expériences vécues et dont
on ne peut plus ou à peine se souvenir. Cette peur, qui a beaucoup de visages,
retient la personne dans son intérieur comme dans un filet, si bien que tout
reste comme ça a toujours été. Et puis à cela s'ajoute une autre peur, celle-ci
encore plus sournoise peut-être, qui est celle liée au fait de ne pas savoir
vraiment ce qui vient après la mort, faisant de la menace de la damnation
éternelle, si souvent utilisée par les dogmes des églises à l'encontre des "désobéissants", une pression terrible sur les choix vitaux et les décisions de
chacun! Il n'est alors pas facile pour beaucoup, même s'ils le souhaitent, de
sortir de ce filet étroitement tissé. Et on se rend bien compte ici que nous
sommes rendu à l'opposé de ce que Jésus a enseigné, à savoir l'esprit de la
liberté. C'est pourquoi seul celui qui est profondément déterminé pourra, tôt ou
tard, réussir à sortir de cette prison morale.
LUTHER A-T-IL POIGNARDÉ SON AMI HIERONIMUS BUNTZ ?
Le journaliste: Je crois que Luther aussi s'est empêtré dans ce filet bien que d’une autre manière. Je lis ici un article parlant de lui comme d'un "homme volumineux" auquel "à chaque repas" "presque deux litres de vin du Sud" lui fut servit. "De plus, il buvait entre deux de la bière de Neumburg" (Focus le numéro 6/1996). Est-ce que Luther était un alcoolique?
Le théologien:
Chacun pourra interpréter comme bon lui semblera le fait
d'ingurgiter de telles quantités d'alcool. Qui sait ce que ressentait cet "homme
volumineux" dans son for intérieur? Nous venons de parler de confirmation et de
cours de religion. Il faut dire à ce chapitre qu'un grand nombre d’informations
sont le plus souvent dissimulées aux enfants, car on aimerait préserver l'image
exemplaire de Luther. Aussi beaucoup des exécutions qu'il avait revendiquées ne
sont à peine mentionnées, ou si elles le sont c'est pour y être embellies et
tourner de telle façon que l'on ressente davantage de la compréhension pour le
coupable ou l'instigateur avec des phrase du genre "Luther aurait été justement
un enfant de son temps". Mais comment peuvent bien sonner de tels mots du point
de vue des victimes? Car en définitive, eux aussi étaient des "enfants de leur
temps"...
Par ailleurs, ce qui le plus souvent n'est pratiquement pas mentionné, est que
le véritable nom de Luther était Luder (= charogne). Il changea ce
nom en 1517 pour, pendant toute une année, porter le nom de "Eleutherius" (= le
libérateur; un titre de Messie) (voir: Martin Gregor-Dellin, Luther,
Francfort au Main en 1994, S. 79 f.) Autre chose encore, le fait que Luther
en 1505 fut contraint d'aller au cloître – très probablement pour échapper à une
poursuite pénale menaçante. Le biographe Hans-Joachim Neumann établit des
indices qui parlent que Luther tua son ami Hieronimus Buntz lors d'un duel.
(Hans Joachim Neumann, Luthers Leiden [Peines de Luther], Berlin en 1995, S.
15-23)
Hormis ces informations, certaines parties de la confession de foi de Luther
sont aussi habituellement gardées sous silence, ou alors embellies afin que sa
personne puisse continuer à servir d'exemple.
Le journaliste: Comme par exemple la soi-disante volonté asservie de l'homme, la prédestination quant au salut éternel ou la damnation éternelle et qui sous-entend que Dieu peut être un Dieu cruel?
Le théologien: Oui. Avec cela je peux encore citer certaines parties du livre de Wolfgang Behnk sur Luther:
– "Luther peut même dire ... que la Majesté de Deus absconditus (= du Dieu caché, qui pour Luther est identique à la manifestation de Dieu dans la Bible) est encore beaucoup plus saint et plus terrible qu'une quantité immense de grottes korykosiennes ..." (a.a. O., 361) Cette remarque fait allusion aux grottes de Korykos qui attirent tout d'abord à cause de leur beauté, mais qui, cependant, lorsqu'on y pénètre plus profondément, font des frayeurs.
Je cite encore: "Car, en ce qui concerne Deus (= Dieu) ... Il se réserve Lui-même une telle liberté ... c’est-à-dire que de recevoir le salut ou de tomber dans le malheur dépend de la décision de Dieu seul, qui décide de laisser un individu se perdre ou non ... Luther précise aussi ... ce que Dieu veut, à savoir la mort du pécheur, Il ne le déplore pas du tout ou n'est même pas disposé à y empêcher. Et cela pour la raison déjà énoncée qui veut que Dieu agisse ´omnia in omnibus` (= en tout et partout), donc également dans la mort." (362)
Le journaliste: Quand j'entends tout ça, je me pose la question de savoir si le Dieu de Luther est un Dieu de l'enfer?
LUTHER: "DIEU PEND,
ROUE, DECAPITE,
TUE ET MENE LA GUERRE"
Le théologien:
Si nous lisons plus loin dans ce livre sur Luther, nous trouvons encore d'autres
passages identiques. Par exemple, "... il devient clair qu'ici le réformateur,
contrairement à ses autres déclarations sur la volonté de Dieu, dont le libertas
(= la liberté) ne décrit plus la liberté concrète conduisant à l'amour et à la
communauté des hommes, mais, d'une manière générale, comme la liberté abstraite
que Dieu se soit réservé au-delà de tout et y compris vis-à-vis de la haine, du
meurtre et de la damnation – ..." (a.a.O., 364)
Chez Luther lui-même, cela se trouve plus directement à un autre endroit où il
écrit: "Dieu pend, roue, décapite, tue et mène la guerre. Tout cela sont Ses
ouvrages et Son tribunal." (De la question, si, comme soldat on vit d'une
manière qui plaît à Dieu, , 1526; Vol. 19, S. 623)
Le journaliste: Cela me rappelle les exhortations de Luther à tuer.
Le théologien: En effet, ce sont bien là les conséquences à ces déclarations.
Le journaliste: Et le point de mire des sommations, c'est-à-dire ceux qui sont visés sont toutes les personnes ayant d'autres croyances, comme les "baptistes", les paysans révoltés, les femmes calomniées, ou comme les sorcières et les commerçants avec des prix excessifs ...
Le théologien: Aussi même les prédicateurs, qui prêchent sans autorisation administrative d'ordre religieux, en font également partie, de même que les ennemis turcs, les époux infidèles ou les prostituées. Luther appelle aussi à poursuivre les Juifs après avoir tout d'abord calomnier les gens de la foi juive comme des gens mauvais, qui maltraitent paraît-il des enfants ou empoisonnent les puits et beaucoup de choses encore. Tous ces groupes de gens, et il y en a peut-être encore plus, ne conviennent pas à l'image d'une société idéale selon Luther.
Le journaliste: Quelle est l'image idéale de Luther?
Le théologien: Le fondement pour la politique de Luther et en partie aussi pour ses exhortations à tuer est sa théorie du deuxième empire. L'empire à la gauche de Dieu regroupe, en parlant de manière simplifiée, les Etats et les ordres sociaux dans lesquels les autorités règnent avec "l'épée". Dans l'empire à la droite de Dieu, se trouve le Christ qui, par contre, selon Luther, règne par le mot et le sacrement, et qui est représenté par l'église. Dieu serait le Seigneur des deux empires qui se soutiennent l'un l'autre. Mais ce sujet est traiter dans une autre édition du "théologien". (cf. dans "Le Théologien numéro 4", l'appendice 4: La théorie du deuxième empire protestante luthérienne et sa signification pour la poursuite des Juifs et pour l'action de l'Etat au présent)
Le journaliste: Mais pourquoi, comme nous venons de le préciser, tant de gens devraient mourir ainsi?
Le théologien:
Martin Luther était convaincu de se trouver du côté de Dieu et de
la vérité, et c'est pourquoi il renie la vérité à ses adversaires. Ainsi
quelqu'un pourrait se demander par exemple: Au cas où ceux-ci soient de toute
façon damnés éternellement de l'autre côté, doit-on alors bien les traiter de ce
côté-ci?
Mais rien que du fait de leurs opinions divergentes, beaucoup de gens ont déjà
été considérés comme "montés par le diable" ou comme responsables pour le
"tumulte" (Tomos 5, a.a.O., S. 552) bien que ceux-ci aient vécu
pacifiquement et sans violence.
CONSCIENCE ET RESPONSABILITE
Le journaliste: Est-ce que Luther ne connaissait pas la mauvaise conscience?
Le théologien:
Dans une biographie, plutôt avantageuse pour l’œuvre de Luther,
on peut lire au sujet de l'antisémitisme de ce dernier: "Peut-être que cet
antisémitisme lui sert comme poignée de secours à son désespoir ..." (Michael
Meisner, Martin Luther, Lübeck en 1981, p. 278)
D’après ses propres déclarations, Luther soulage même sa conscience en exigeant
de poursuivre les gens de foi juive; par exemple en brûlant leurs synagogues et
en détruisant leurs maisons, et éventuellement en les parquant dans des écuries
et en les forçant à un dur travail. Au cas où son conseil n'a pas été exécuté,
Luther, lui-même se voit excusé, car: "Je veux ici avoir excusé et nettoyé ma
conscience lorsque, loyalement, j’ai dénoncé et mis en garde ..."
(Des Juifs et de leurs mensonges, à Jenaer édition, Tomos 8; cf.
le Théologien numéro 28)
Le journaliste:
Ainsi Luther éprouve apparemment comme "bon" ce qui est "mal"
pour les autres.
A ce sujet j'aurais une autre question: Comment au fond Luther considère la
responsabilité du Méchant si la personne n'a de toute façon aucun libre arbitre?
Le théologien: L'expert de Luther Behnk pose également la question, comment, à vrai dire, pourrait-on envisager, selon une telle thèse, "la responsabilité de l'individu dans son intention pour le mal"; et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il qualifie aussi la théorie de Luther ici "d'extrêmement dangereuse" (a.a.O., 344). En ce qui concerne les paysans, Luther dit plus tard dans le célèbre discours du banquet: "... tout leur sang repose sur moi. Mais je le rejette sur notre Seigneur-Dieu; Il m'a ordonné de dire de telles choses". (Vol., Discours de banquet 3, 75)
Le journaliste: Et qu'en est-il de la responsabilité de celui qui a exécuté en faisant voeu d'obéissance à ce Dieu?
Le théologien:
Luther se voit comme l'instrument de son Dieu, et se réfère à
l'image du Dieu de la Bible – et avant tout à Dieu ou Moise ou d' autres
messagers de Dieu qui auraient prétendument exhortés à tuer. Ainsi Luther
exige des exécutions par l'Etat en se référant à la Bible. Et l'obéissance
vis-à-vis de l'Etat, Luther la justifie avec la Bible, selon les propos de Paul.
Dans la lettre de Paul aux Romains, on peut lire: "Que tous soit soumis à
l'autorité qui a le pouvoir sur chacun. Car il n'y a aucune autorité à part
celle de Dieu; mais là où est l'autorité, elle est disposée par Dieu. Celui qui
maintenant se réfracte face à l'autorité, s’oppose aux ordres de Dieu ..."
(13, 1-2). Avec de tels propos et par la foi de Luther, il est donc
permis de justifier tous les fascismes, en les
considérant comme issus de l'ordre de Dieu.
Le journaliste: Ne pourrait on pas dire que celui qui adhère à un Dieu éventuellement haineux, qui ne laisse à son enfant aucune liberté de foi, qui va le faire éventuellement tuer et le damner éternellement, peut traiter ses prochains de la même manière? Il ne serait alors pas responsable lui-même de ses agissements, mais – comme Luther le justifie – ce serait Dieu le responsable.
Le théologien: L'expert de Luther Behnk cite: "On dit pourtant: La personne tombe sous le pouvoir du mal" parce que Dieu le veut ainsi (355). Donc, tout est la volonté de Dieu. Luther enseigne en outre sur la volonté de Dieu que même la premier homme de Sa création n'a pas reçu "pleinement le saint esprit lui permettant l'obéissance à Dieu". Ici on est en droit de se poser la question pourquoi Dieu a-t-il en fait créer l'homme? Pour des raisons sadiques? Ou peut-être tel un vivisecteur qui observe la souris en se disant: "cette souris n'aura aucune chance, mais voyons jusqu'où elle tiendra." Il y a encore cette autre citation du livre sur Luther de Wolfgang Behnk: "Dit de manière plus pertinente, il semblerait que tout ne tient qu’à Dieu et en aucune manière à nous si nous sommes des "récipients" malhonnêtes, inaptes, mauvais, laissés libres de détruire ou non?" (351)
Le journaliste: Et comment le voit-on si ce n'est pas de manière "pertinente"?
Le théologien: Alors la personne porte effectivement la responsabilité – au même titre que Judas a dénoncé Jésus, certes, "involontairement", mais "volontiers" (336 f.). Ce qui signifierait apparemment que Judas voulait, mais que sa volonté n'était pas libre. Mais il n’en est malgré cela pas moins coupable.
Le journaliste: Est-ce que tout ça ne serait pas de pures acrobaties intellectuelles? Qui peut comprendre quelque chose à tout cela?
Le théologien: Ici, un luthérien conséquent pourrait répondre: "Il y a beaucoup de choses que la raison ne peut pas comprendre ... cela reste ´un secret`".LIBERTE DE CONSCIENCE
Le journaliste: Comment se fait-il que l'église protestante ait pu tenir caché aussi longtemps certains aspects de sa foi?
Le théologien: Il ne faut pas oublier que jadis il était véritablement dangereux de critiquer la foi religieuse. Aujourd'hui cependant, nous vivons dans une démocratie, beaucoup de choses ont changées; les méthodes ont changées, tout en gardant le même fond.
Le journaliste: Si nous regardons donc aujourd'hui: Dans la République fédérale d'Allemagne, la Loi fondamentale est considérée comme une garantie de liberté de conscience et de religion. Quel est le comportement de l'église luthérienne vis-à-vis de cela? Indéniablement, les enseignements de Luther sont en grande partie un enfreint à La loi fondamentale ?
Le théologien:
Oui. Jadis, pour ses revendications Luther faisait appel par
exemple au Reichstag de Worms (1521). Chez beaucoup d'autres qui suivaient
fidèlement Luther et son église faisaient appel au bourreau.
Mais comment en est-il aujourd'hui? Au cours des dernières années les églises
luthériennes ont piétinées sans cesse la liberté de religion de la Loi
fondamentale, et précisément lorsque les communautés religieuses, qu'elles
pourchassaient, faisaient référence à la Loi.
Ainsi l'église luthérienne, au travers du Dr. Behnk que l'on a déjà cité, a prié
l'Etat de combattre publiquement des communautés irréprochables et inoffensives,
de la même manière que le faisait Luther déjà . Entre-temps il est précisé dans
la Loi fondamentale que "Personne ne peut être avantagé ou désavantagé en raison
de son sexe, de son origine, de sa race, de sa langue, de sa patrie ou de sa
provenance, de sa foi, de ses visions religieuses ou politiques ..."
(L'article 3, paragraphe 3)
Et: "La liberté de foi, la liberté de conscience et la liberté de confession
religieuse du monde entier sont inviolables. L'exercice de la religion, dans le
respect de l'ordre public, est garanti." (L'article 4, paragraphe 1 et 2)
L'église luthérienne a bien laissé valoir ces droits fondamentaux mais seulement pour des communautés bien déterminées. Pour beaucoup d’autres par contre, elles seront poursuivies même si elles respectent la dignité de l'individu et vivent dans l'esprit de la constitution. Elles sont combattues et pourchassées par les "chargés aux sectes et de la vision du monde" de l’église luthérienne, et cela malgré les principes constitutionnels de l'Etat.
L'AUTRE VISAGE DE L'EGLISE LUTHERIENNE
Le journaliste: Comment est-ce que l'église a pu manoeuvrer de telles opérations?
Le théologien:
Pour cela, dans les années 90, toutes les possibilités légales
admissibles furent, comme au temps de Luther, utilisées à la limite du droit
pénal.
Les divergents ne pouvaient plus être remis au "bourreau", comme Luther
l'exigeait en son temps, mais des mensonges ont été, par les médias, répandus
sur eux pour en fin de comptes, les livrer à "l'assassinat" de l'opinion public.
Ici l'église protestante luthérienne montre un tout autre visage, avec des
traits nettement moins positif que ce qu'on a l'habitude d'entendre.
Ainsi, pour donner un exemple, des personnes d'une communauté se
sont vus insultés par le Dr. Behnk d'aliénés "psychique et physique" et étaient
accusés d'être "sans scrupules" ou "hystériques". La "dépersonnalisation" ou la
"désindividualisation" était mise en question, voire même le danger d'un"suicide
collectif" ... – et bien sûr tout ceci n’ont été que mensonges et calomnies. Il
y aurait encore beaucoup à dire à ce sujet, mais cela ferait l'objet de tout un
chapitre.
Cette fausse "liberté d'opinion" était alors emballée si habilement que cela a
été compris par le public fréquemment comme des "faits réels", bien souvent
parce qu'encore beaucoup de gens font confiance à l'église et à ses chargés aux
sectes. Ainsi ces derniers engendraient un climat public, de la même manière
qu’au temps de Luther, dans lequel l'appartenance à la foi de beaucoup de
communautés religieuses autre que celle de l’église était considérée comme un
"danger pour l'Etat et la société".
Tout ceci a bien sûr eu des conséquences réelles très fâcheuses, car par de
telles méthodes l'église luthérienne essaye au travers des responsables
administratifs tel que Dr. Behnk de calomniés et insultés tout d'abord les
personnes concernées, pour ensuite les détruire: on fit par exemple appel au
boycottage ou à la fermeture de leurs installations ou de leurs entreprises,
bien que sur ce point non plus il n'y ait rien eu à critiquer. En outre, on
exigea la suppression des autorisations et des droits, la résiliation de leurs
lieux de rassemblement, l'interdiction de leur publicité, de même que
l'interdiction de pouvoir proposer des marchandises destinées aux foires et aux
marchés, etc, etc. Aussi des entreprises en venaient à congédier certains
employés dont la foi était discréditée et considérée comme dangereuse par
l'église, bien que ceux-ci travaillaient correctement et loyalement et n'avaient
rien à se reprocher. Tout récemment, une entreprise a été tellement mise sous
pression, précisément à cause de sa collaboration avec une autre entreprise
discréditée et calomniée par l'église, qu'elle résilia ses contrats avec cette
dernière bien que le travail accompli fut très apprécié. Onze collaborateurs
furent mis au chômage. On peut mentionner encore des cas où l'église sema la
méfiance et le soupçon dans les familles dont l'un des membre se tournait vers
une autre religion. Voilà donc quelques exemples, et la liste des exemples est
longue!
Le journaliste: Tous les reproches et conséquences exigées sont ainsi justifiés par les soi-disant "experts" comme le conseiller ecclésiastique Behnk qui prétend que la foi des autres communautés serait "dangereuse". Mais qu’en est-il de sa propre foi?
Le théologien: Ce qu'ils reprochent aux autres se trouve justement dans la théologie de Martin Luther et dans la vie de celui-ci: par exemple, l’asservissement du libre arbitre, l'arrestation totalitaire d'une personne par un autre pouvoir, la perte de la liberté de conscience et de la responsabilité personnelle, etc.
Le journaliste: En psychologie, on parlerait de "projections".
Le théologien: Oui. Cela veut dire qu'on transmet les fautes et les faiblesses de sa propre foi aux autres. Ce que quelqu'un croit voir de mauvais dans la foi de ses prochains est, dans la réalité, une partie de sa propre vision du monde.
Le journaliste: Alors que trouver d'abord le négatif en soi est bien l'une des plus simples vérités de Jésus de Nazareth au sujet de laquelle nous avons déjà parlé au début de notre entretien.
Le théologien:
Oui. Cette vérité se trouve dans la Bible, dans Le sermon sur la montagne –
Evangile de Matthieu: "Pourquoi regardes-tu l'écharde dans l’œil de ton
frère et ne vois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil? ... Toi l'hypocrite,
retire d'abord la poutre de ton œil, après cela, vois comment tu peux retirer
l'écharde de l’œil de ton frère." (7, 3.5)
Du fait qu’une projection se passe inconsciemment, il en résulte souvent que
quelqu'un ne remarque pas sa propre poutre pendant longtemps. A ce sujet, je me
suis demandé concrètement à quel moment le représentant de l'église
luthérienne, le conseiller ecclésiastique Behnk ment ou répand des calomnies –
et le fait-il également consciemment ou inconsciemment?
Le journaliste: Mais de quoi sont fait ces mensonges?
Le théologien:
Ce que j'ai remarqué chez lui, c’est la manière dont il a
d'arracher un aspect du contexte des phrases pour construire ses attaques et en
recréant de toute pièce une nouvelle version formulée négativement. C'est une
technique de mensonge déjà pratiquée par Luther, qui prétend que les phrases
sont en tant que telles "justifiables". Ou Dr. Behnk enlève quelque mots ou en
ajoute d’autres, parfois des choses insignifiantes mais qui falsifie cependant
complètement l'état des choses. Ou il mélange habilement des déclarations
calomnieuses et mensongères en les juxtaposant à des faits, si bien que le
lecteur ou l’auditeur ne remarque pas la mixture et comprend et accepte le tout
comme un fait réel. De même, il utilise une méthode pour voiler l'origine des
mensonges en dénigrant tout d'abord puis en transmettant sa diffamation à la
presse. Ensuite il fait référence à telle ou telle chose qui a été citée dans le
journal – sans toutefois mentionner l'auteur, c'est-à-dire lui-même!
LUTHER AUJOURD'HUI
Le journaliste: Si nous revenons sur certains comportements émanant de la foi elle-même: Est-ce que Dr. Behnk est un représentant typique pour la foi protestante luthérienne?
Le théologien: En tant que "chargé aux campagnes sectaires et à la vision du monde", sa tâche principale est justement de représenter une position protestante luthérienne claire et démontrable et d'être vigilant pour que dans l'église luthérienne rien d'autre ne soit enseigné. Le chargé aux sectes représente en quelque sorte le "prototype" de l'idéal luthérien.
Le journaliste: Au début de notre entretien vous avez fait remarquer qu'il y a, en dehors de la personne de Luther, les fameuses écritures de la confession luthérienne, sur la base desquelles les théologiens luthériens d’aujourd'hui s'engagent. Est-ce que l'église à cet égard ne s'est pas quelque peu distancée de la théologie de Luther? Car nous avons pu voir qu'il existe tout de même certain écart.
Le théologien: Très peu en fin de compte, car le tout bourgeonne de la même racine. L'expert de Luther, Behnk, admet certes dans son livre que chez Luther certaines choses soient "extrêmement dangereuses" en tant qu' "intervention unique, divine et absolue" (a.a.O., 344) ou "théologiquement dangereux" en ce qui concerne la prédestination des gens à la damnation éternelle, déterminée par Dieu (354). Comme le théologien luthérien aujourd'hui le précise, Luther aussi doit se mesurer aux écritures sur la confession luthérienne "et le cas échéant, selon notre estimation et si cela est nécessaire, de se laisser critiquer" (396). A cet endroit l'enseignement de Luther est alors adoucie, comme nous l'avons déjà vu: Damnation éternelle – oui, par contre non plus "prédestinée", mais, comme toute chose: "prédite". Ce qui rejoint l'enseignement de l'église catholique romaine, mais qui, pour la victime, ne fait aucune différence. Volonté asservie – oui, mais seulement dans les questions touchant à la foi. L'intervention unique de Dieu – oui, mais seulement pour "le salut". La personne peut continuer encore à se décider librement pour "le Mal". (cf. 393)
Le journaliste: Est-ce que cela ne devient pas de plus en plus compliqué?
Le théologien:
Toute la théorie luthérienne est très compliquée. Comme expert de
Luther, le conseiller ecclésiastique de Munich le perçoit ainsi: "Chez Luther,
certaines insuffisances argumentatives et linguistiques "dessinent" une
réflexion du problème de volonté, qui en soi est déjà difficile, en le rendant
encore plus difficile (397). Cette critique prudente n'est d’aucune
manière une "condamnation". Au contraire: Luther a été juste dans tout les
sujets de justification théologique"(397). "La thèse de Luther du ´servum
arbitrium` [= des volontés asservies] dans leur affinité avec celle de
Christiana libertas [= la liberté chrétienne] est dans une certaine mesure
éminemment biblique et ainsi utile pour nous car théologiquement actuel et
finalement incontournable." (397)
En fin de compte, c’est le "saint esprit", donc Dieu lui-même, si on s'en réfère
à la foi du théologien luthérien, qui a "instruit" Luther dans son écriture, au
centre de sa théorie, quitte à se heurter aux "phrases du Christ" (397 f.).
"Guidé par le Saint Esprit" – voilà l'une des déclarations les plus pesantes et
la plus arbitraire qui soit faite à l'intérieur de cette foi. A cet endroit,
après avoir pris connaissance des enseignements et des actions de Luther, chacun
peut naturellement décider lui-même de considérer que celui-ci est, comme les
responsables de l'église luthérienne le prétendent, guidé par "le Saint Esprit"
ou non.
Le journaliste: Le fidèle à Luther veut exposer aussi le positif chez Luther. Exemple: Liberté "chrétienne" malgré la "volonté asservie".
Le théologien:
Sur ce, je cite encore une fois la thèse de doctorat de Behnk:
"Il [Luther] relativise la libre volonté de la créature pour ce qui est des
choses qui sont au-dessous de lui, en les pensant reliées, mais de manière liée,
à la liberté de la volonté du créateur comme volonté asservie (servum
arbitrium)" (a.a.O., 299). Mais ces mots signifient, malgré leur
tournure élaborée et à peine compréhensible: Dieu est libre, l'individu, son
"esclave", est seulement libre comme "esclave".
Ou plus loin dans le texte de la promotion: "La trinité divine nous libère –
sola gratia / sola fide / solo Christ (= seul par la grâce / seul par la foi /
seul par le Christ) – de la situation 'pécheresse' obligée, et doit même définir
en quoi se compose la liberté de notre nature et de notre vouloir" (397).
Avec le mot "libère" qui sonne bien mais qui signifie en réalité ceci:
l'individu n'a plus même besoin de penser, on pense pour lui. Définir soi-même
en quoi notre liberté se compose, serait en conséquence une "situation de
contrainte".
Le journaliste: On ne fait pas ici d'un A un B et d’un B un A?
Le théologien: Le théorie protestante luthérienne avoue que la théologie ne peut pas ignorer la "liberté" de volonté pouvant être "apprise intersubjectivement" comme "non existante". Elle doit au contraire s'efforcer de réfléchir ici à l'entremise "de l'expérience de liberté générale et de l'expérience de foi particulière du servum arbitrium (= de la volonté asservie) et de tenir compte ainsi du critère de conformité actuel." (396)
Le journaliste: Cela me laisse un sentiment d'ergotage de mots théologiques, à la limite de l'arrogance. Mais si je le comprends correctement, l'homme d'église reconnaît que certains apprennent à être libre sans la foi protestante.
Le théologien: Oui. Et l'église doit s'en adapter. Cependant, elle n'aurait pas besoin pour autant de changer sa théorie. Pour la foi protestante luthérienne, la manière dont elle est enseignée ici revient à dire que ce sont justement les gens qui se sont libérés dans leur tête du lest religieux morbide qui vivraient soit-disant dans une "situation pécheresse contrainte". Les théologiens protestants luthériens parlent parfois de la "non-activité" de leur foi qui doit les libérer des efforts à trouver cette foi de leur propre force. Le sermon et le sacrement sont uniquement confiés à l'église et aux croyants, la foi est offerte alors par Dieu, précisément à travers ces moyens.
Le journaliste: Par notre propre force ou par le don de Dieu? Comment peut-on distinguer l'un de l'autre?
Le théologien:
Toute la force nous est offerte par Dieu, de ce point de vue c’est donc la
sienne et pas la nôtre. Cela dépend de nous, si nous abusons de la force et
l’utilisons pour le mal ou si nous l’employons pour des choses sensées et
bonnes. Ce serait aussi faux de se sentir vigoureux pour autant et en être fier
ou hautain. Paul a écrit une fois: "Je vis, mais à présent ce n’est pas moi,
mais le Christ qui vit en moi" (Lettre de Galatée, chapitre 2). Si
quelqu'un prétend non seulement cela, mais peut vraiment vivre par le Christ et
en Lui, alors il s'agit là du chemin chrétien mystique, de la foi active à
laquelle s’ajoute aussi l'humilité et la liberté.
La soi-disante "non-activité" de la foi, comme elle est enseignée dans les
églises, aboutit bien souvent à la passivité. Et pour ce qui est de la
"liberté", cela revient à se permettre de contredire le Christ en parole et en
acte tout en se qualifiant malgré tout de "chrétiens". L'exemple qui illustre
bien cela sont les églises elles-mêmes qui font une montagne d'étiquettes avec
le mot "vivre chrétiennement".
AUCUNE PREFERENCE POUR LES EGLISES
Le journaliste: Après tout ce que nous avons pu dire, nous voyons que Martin Luther faisait tuer beaucoup de gens, certains à cause de leur foi. Aujourd'hui, les églises luthériennes agissent avec des calomnies et des mensonges contre beaucoup d'autres croyants. Ceux-ci parlent souvent de l’assassinat d'une réputation. Qu'est-ce qui a changé avec le temps? Est-ce que les cruautés de la foi luthérienne ont été remises à neuf et ont été changées? Est-ce que la mentalité totalitaire de Martin Luther et beaucoup de ses sommations appartiennent définitivement au passé? Jusqu'à présent, je n'en ai pas l'impression dans notre conversation. Certains disent, au temps où vivait Luther, c’était juste un autre temps. Est-ce que seul le temps a changé? Qu'en est-il de la foi et du comportement des croyants? Et qu’adviendra-t-il si le temps change à nouveau?
Le théologien: Si en Allemagne et dans d'autres pays, l'église demande à l'Etat, qui a devoir de neutralité en ce qui concerne la croyance, d’agir contre les groupes calomniés et combattus par l’église elle-même, alors je me demande si ce ne sont pas là des tendances fascistes? Et où doivent elles mener? Pourtant l'Etat peut s'en protéger, s'il se tient, par exemple, en Allemagne aux droits fondamentaux qui garantissent la liberté de foi, et s'il ne se comporte pas comme un cheval monté par un cavalier religieux qui le mène là où le veut l'église.
Le journaliste: Vous parlez qu'en Allemagne l'Etat a le devoir de neutralité. Cependant est-ce que ce n'est pas justement là où l'église protestante et catholique se voient toutes les deux favorisées?
Le théologien: Oui. Hormis la prise des impôts étatiques sur l’église, ils reçoivent au début du 21ème siècle annuellement des subventions de l'Etat d'un montant d'environ de 14 milliards d'euros pour des buts intra-religieux, la subvention des installations sociales religieuses non incluse (environ 10 milliards d'euros supplémentaires annuellement). Avec les subventions de l'Etat, par exemple, le cours de religion confessionnel aux écoles de l'Etat est financé complètement ou la formation des théologiens religieux aux universités et aux séminaires de prêtres. Les salaires mensuels, parfois à 5 chiffres, sont aussi payés avec, pour les évêques, les supérieurs conseillers ecclésiastiques et d’autres hauts porteurs administratifs. En plus s’ajoute un montant de plusieurs millions que l'Etat doit encore introduire pour les bâtiments d'églises et beaucoup d’autres choses encore. Ici ce sont souvent encore les communes politiques concernées qui doivent partiellement faire des paiements supplémentaires. Pour s'en libérer, beaucoup de communes ont payé des sommes de dégagement à l'église. Le montant des sommes correspondantes revendiqué par les églises est en effet si haut (jusqu'à 25 fois la somme annuelle) que beaucoup de communes politiques ne peuvent pas se le permettre et doivent, pour cette raison, continuer à payer annuellement. C'est un abus grossier de l'Etat et de ses citoyens pour les intérêts de l’église.
Le journaliste: De leurs côtés, les églises reprochent aux autres groupes d’abuser de la liberté de la foi que l'état leur accorde.
Le théologien: Ici on peut reposer la question sur la "projection"? Est-ce vraiment juste et objectif ou est-ce encore les églises mêmes qui projettent leur abus sur les autres?
Le journaliste: Les églises considèrent leurs théories comment étant à l'image de l'homme libre dans l'Etat démocratique.
Le théologien: Considéré de manière superficielle, il peut y avoir certaines concordances. C'est en regardant néanmoins de plus près que l'on s’aperçoit de la contradiction. C’est aussi pour cette raison que le sujet de notre conversation est si important. Nous avons pu constater à quel point les théories de Luther s’éloignent totalement des véritables enseignements du Christ . Même si je suis pour la tolérance envers l'église luthérienne et pour la considération et le respect envers chacun de ses adhérents, car la liberté de foi dans la loi fondamentale allemande est aussi valable pour eux, il n'en reste pas moins qu'il faut faire preuve de grande vigilance, car l'utilisation du nom du Christ ou du mot chrétien pour de tels enseignements et de telles pratiques relève de l'usurpation et éloigne du même coup la population du vrai message chrétien. Car même un luthérien comme Dr. Behnk qualifient les déclarations de foi de Luther "d'extrêmement dangereuses" et malgré cela, comme "indispensables" aujourd'hui ... Le "danger le plus éloigné" est le présent. Une documentation sur le "Groupe de Luther", une branche de travail de la jeunesse de l'église protestante luthérienne en Bavière, nous montre à titre d'exemple, combien la théorie de Luther, avant tout pour les enfants et les jeunes, peut devenir dangereuse (Veit Dittmar, Gruppe Luther und Kirche [Groupe de Luther et l'église], en 1995, La maison d'auto-édition). Sur plus de 250 pages, l'auteur documente, par exemple, les difficultés psychiques de certains ainsi que pour les membres de leur famille, les traitements qui ont dû être administrés à l'hôpital neurologique ainsi que les pensées suicidaires. Celui qui connaît la théorie de Luther, peut lui-même en tirer les conclusions.
Un exemple supplémentaire qui concerne les théories religieuses: Beaucoup d'anciens membres d'églises se sentirent entre-temps trompés par celles-ci et exigèrent le remboursement de leur impôts sur l’église. Ils payaient pendant des années dans la bonne foi que la théorie de Luther correspond à celle du Christ et se voient maintenant trompés, après qu'ils se soient informés de plus près. Il en va de même pour d'anciens membres de l'église catholique qui, également pour la même raison, veulent le remboursement de leur argent. Ces faits me sont connus depuis 1998. En même temps, de plus en plus de gens protestent, bien qu'ils soient sortis de l'église, de devoir continuer à cofinancer les églises administratives par les subventions du pot général d'impôt. Le temps auquel les églises ont été massivement favorisées et privilégiées par l'état, en rapport aux autres communautés religieuses, touche à sa fin. Il ne reste qu’aux hommes politiques de s'en apercevoir.
Le journaliste: Nous avons parlé beaucoup de la liberté de foi et du danger des abus. C’est pourquoi, en conclusion j'aurais la question suivante: Comment pourrait-on décrire la liberté vraiment chrétienne, qui ne s'arrêterait pas seulement au fait de s'en référer, mais qui serait bel et bien vécu?
Le théologien:
La liberté de la foi chrétienne serait une liberté qui est
pour le prochain, tel que le Christ l'a vécu en exemple au cours de sa vie
en tant que Jésus de Nazareth.
La foi chrétienne signifie aussi: Dieu est la liberté. Il est l'amour infini,
continuellement exhalant qui habite dans toutes Ses créatures. Celui qui apprend
à se retrouver dans ce courant devient de plus en plus libre. Le but final est
de redevenir uni avec Dieu, Dieu qui aime chacune de ses créatures et ne damne
personne. Il ne punit et ne châtie pas non plus. L'individu lui-même endure,
conformément à la loi des semences et des récoltes, les effets de ses causes
créées par lui-même, dans sa vie actuelle ou dans celle d’une vie antérieure.
Cette connaissance était présente dans les enseignements de Jésus de Nazareth et
connus des premiers chrétiens des origine, mais elle fut peu à peu retirée du
message des christianisme des origines par les érudits religieux pour faire
place à beaucoup de soi-disants "secrets". Malgré cela, elle s'est préservée,
avant tout, dans des écritures en dehors de la Bible. C'est aussi un sujet à lui
seul pour une édition de cette revue (voir dans:
Le
Théologien numéro 2, Reinkarnation [La réincarnation]).
Le journaliste: Si nous restons dans notre vie actuelle, quelle serait la tâche de l'homme sur terre?
Le théologien:
Chaque jour de notre vie peut d'abord servir à la connaissance de
soi-même. Si il nous arrive quelque chose de négatif, nous pouvons en prendre
conscience, car à chaque moment le Christ qui se trouve en nous, nous aide à
reconnaître la cause liée à la situation. J'apprends à regretter et à me
repentir de ma propre part, à demander pardon, à pardonner, à réparer ce qui est
encore faisable et à ne plus refaire ce que j’ai reconnu comme étant mal. C'est
à partir de là qu'agit la miséricorde de Dieu qui nous aide à mettre notre vie
de plus en plus en ordre et à vivre en harmonie avec toute la création. Ce mode
de vie correspond aussi aux dix commandements et au sermon sur la montagne de
Jésus de Nazareth. C'est ainsi que, pas à pas, nous nous libérons.
Bien sûr, pour cela, il est nécessaire que l'on veuille vraiment surmonter son
égoïsme, ce qui, dans le cadre d'une communauté peut être plus facile, dans la
mesure où chacun s'efforce d'être pour l'autre et non contre lui. Chacun
peut se décider librement et à chaque instant pour une vie selon les
commandements de Dieu ou contre ceux-ci. Si je crois à la justesse de ces
commandements et fait confiance en leur contenu, alors je m'efforce aussi de les
appliquer, comme nous l’a dit Jésus de Nazareth. Tout dépend du fait d’agir, et
non de la fantasmagorie intellectuelle des théologiens à laquelle ils donnent le
nom de "foi". Car mon prochain ne profitera que des bonnes actions, et non pas
d'une guirlande de mots sur la faiblesse humaine. Personne, cependant, n'est
forcé de voir les choses de cette manière, et celui qui les voit autrement ne
devrait alors pas se nommer "chrétien", car c'est bien le Christ qui a enseigné
tout cela! Chacun a en définitive la liberté à chaque instant d'accepter ou non
de changer son destin avec l'aide du Christ.
Le journaliste: Qu'en est-il alors des situations qui, selon certaines décisions dans la vie, bloquent notre liberté?
Le théologien:
Cela vient, du point de vue chrétien, du fait qu'au court du
temps, nous nous sommes, par notre propre comportement, rendu dépendant de
certaines choses ou personnes et que cela se manifeste au travers de la loi des
semences et des récoltes. Cependant chacun peut à tout moment résoudre peu à peu
ces contraintes et ces liens avec l'aide du Christ afin de devenir de plus en
plus libre de celles-ci et des peurs et des servitudes qui en découlent. C'est
ainsi que l'on se sentira plus libre et prêt à aider notre prochain, à le
servir, et aussi à être là pour nos prochains de la nature, les animaux (qui au
travers des millénaires ont adoptés partiellement les comportements négatifs de
l'homme), les plantes, les minéraux, pour tout ce qui vit sur notre planète, la
terre. C'est le chemin véritablement chrétien. Le Christ a été sur cette terre
pour vivre en exemple et nous montrer comment cela est possible. L'héritage
qu'Il nous a remis sur le Golgotha est Sa force de rédemption, appelée aussi
étincelle de rédemption, déposée dans le cœur de chaque homme et de chaque âme.
Il n'existe donc pas de damnation éternelle. Tôt ou tard, chacun, chaque âme,
pourra se détacher avec l'aide du Christ, notre rédempteur, de sa propre
"damnation", celle qu'il a engendrée lui-même. Dans la vision du christianisme
des origines, il n'y a pas de haut ou de bas, plus aucuns élevés ou "consacrés"
dans la foi, aucun "ecclésiaste" et aucun "laïc". Tous sont frères et sœurs et
personne n'a besoin d'un "représentant administratif" religieux comme
"médiateur" de Dieu.
Celui qui suit le Christ laisse derrière lui les "consécrations" et les
"dignités". Il apprend à redonner tout l'honneur à Dieu, notre Créateur, notre
Père à tous, le Dieu père-mère, qui aime infiniment chacun de nous et nous aide
dans chaque situation à trouver le pas suivant dans notre vie.
Le Christ ne voulait aucune religion extérieure avec des curés, des sacrements, des dogmes, des cérémonies, des autels et des églises en pierre ou des cathédrales. Il enseignait, par Jésus de Nazareth, comment nous pouvons développer le royaume de Dieu en nous-mêmes par une vie selon les dix commandements et le sermon sur la montagne dans lesquels résident l'essentiel de la Loi éternelle. Le royaume de Dieu en nous signifie: Dieu n’est pas seulement un Dieu créateur en face de nous, Il est aussi présent en nous. Il est en chacun, et également dans chaque animal, dans chaque plante, dans chaque pierre, mais aussi dans le plus petit grain de poussière. Nous pouvons donc à tout moment nous tourner vers Lui en nous. Il est l'amour désintéressé toujours exhalant. Ce Dieu ne contraint personne, ne met personne sous pression et pas plus qu'Il ne "chevauche" sur Ses créatures tel un cavalier sur une monture. Il est la liberté et Il laisse à chacun de Ses enfants la liberté de croire, de faire ou de laisser ce qui lui semble juste et d’aller là où il veut aller. Même si quelqu'un s'est éloigné de Dieu et doit supporter les effets de son comportement inadapté, Dieu ne s'éloignera pour autant jamais de lui, au contraire Il lui tendra – symboliquement parlé – toujours la main.
Abréviations
utilisées dans le texte:
CA = Confessio
Augustana = La confession d'Augsbourg: écrit
de confession protestante de 1530
WA = Edition
Weimar des écrits de Luther
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Liens:
Inquisition
–
Les méthodes
de torture cruelles de l'église –
L'inquisition et les femmes
Élia, Amos, Jérémie – Les prophètes avertisseurs inconfortables pour le peuple / Les prophètes depuis Jésus ((Traduction non contrôlée et non corrigée)
Le mene tekel de Notre-Dame de Paris
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